COVID-19 : L'anticoagulation pour réduire les intubations et les décès
L'anticoagulation à haute dose peut réduire les intubations et améliorer la survie des patients hospitalisés pour COVID-19, conclut cette équipe de cliniciens de la Mount Sinai School of Medicine (New York). Cette étude, publiée dans le Journal of the American College of Cardiology (JACC) pourrait changer le protocole de gestion des patients COVID-19 qui ne sont pas « trop gravement malades ».
L'anticoagulation à haute dose peut réduire les décès de 30% et les intubations de 25% chez les patients hospitalisés pour COVID-19
Chez les patients « qui ne sont pas gravement malades », l’anticoagulation à haute dose présente ainsi de sérieux avantages, par rapport au traitement standard, qui est l'anticoagulation à faible dose.
L’étude, l'essai international à grande échelle "FREEDOM", dirigée par le Dr Valentin Fuster, médecin en chef de l'hôpital Mount Sinai, est la première à montrer que l'anticoagulation à haute dose peut améliorer la survie chez ce groupe de patients. Menée auprès de 3.398 patients adultes hospitalisés avec COVID-19 confirmé, âgés en moyenne de 53 ans, a permis de démontrer l’efficacité, chez certains patients de l'anticoagulation thérapeutique à forte dose, et de préciser alors le schéma et le dosage les plus efficaces. Précisément,
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la mortalité à 30 jours est plus faible chez les patients traités par anticoagulation thérapeutique (forte dose)
vs ceux sous traitement prophylactique (faible dose) ;
- 7 % des patients traités par anticoagulation prophylactique sont décédés dans les 30 jours vs 4,9 % des patients traités par anticoagulation thérapeutique, soit une réduction globale de 30 % ;
- le besoin d'intubations est également réduit dans le groupe anticoagulation thérapeutique : 6,4 % des patients sous régime thérapeutique ont été intubés dans les 30 jours vs 8,4 % dans le groupe prophylactique, soit une réduction de 25 % ;
- l'anticoagulation thérapeutique était particulièrement bénéfique pour les patients atteints de syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). Parmi les patients atteints de SDRA au moment de leur admission, 12,3 % du groupe d'anticoagulation prophylactique sont décédés dans les 30 jours vs 7,9 % dans le groupe d'anticoagulation thérapeutique ;
- aucune différence d’effet indésirable n’est observée être entre les 2 groupes de patients.
« Une découverte majeure puisque les décès dus au COVID-19 sont toujours nombreux ».
« Ce que nous avons appris de cet essai, c'est que de nombreux patients hospitalisés avec COVID-19 avec atteinte pulmonaire, mais pas encore transférés en unité de soins intensifs (USI), bénéficient d'énoxaparine sous-cutanée à forte dose ou d'apixaban oral pour inhiber la thrombose et la progression de la maladie », écrivent les auteurs.
Eviter les caillots : au départ, au début de la pandémie, ces médecins avaient constaté que de nombreux patients hospitalisés avec COVID-19 développaient des caillots sanguins qui pouvaient être mortels. L’équipe de Mount Sinai montre que :
- le traitement par anticoagulation prophylactique à faible dose est associé à de meilleurs résultats que le patient soit ou pas en USI ;
- l'anticoagulation thérapeutique à forte dose conduit à de meilleurs résultats chez les patients hospitalisés COVID-19 non gravement malades.
« Il s'agit donc d'une étude importante pour les patients atteints de COVID-19 qui sont suffisamment malades pour nécessiter une hospitalisation mais pas au point de nécessiter une prise en charge en soins intensifs ».
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