COVID-19 : Le vaccin BCG n’y fait rien
Le vaccin contre la tuberculose ne protège pas les personnes âgées contre le COVID-19 en particulier celles qui présentent des comorbidités. Ces conclusions de l'étude BCG-PRIME, menée par une équipe d’immunologues et d’épidémiologistes de l’Université d’Utrecht dans 20 hôpitaux néerlandais, publiées dans la revue Clinical Microbiology and Infection, confirment l’absence de différence en termes d’hospitalisations, de complications et de décès liés au COVID, entre les personnes vaccinées ou pas, avec le BCG.
Au début de la pandémie COVID-19, l’attente était considérable pour un vaccin qui pourrait protéger contre les conséquences de l'infection à SARS-CoV-2. En particulier pour les personnes âgées présentant des comorbidités. Le vaccin contre le bacille Calmette-Guérin (BCG), qui induit une défense par le biais du système immunitaire inné, un vaccin vieux d’un siècle et administré chaque année à plus de 100 millions d'enfants dans le monde chaque année, était alors un candidat possible.
Quelques études ont en effet alors suggéré que le vaccin BCG pourrait apporter cette protection contre la maladie COVID-19. On a même envisagé le vaccin BCG comme une option accessible et peu coûteuse pour contribuer à prévenir les infections à coronavirus ou à réduire la sévérité de la maladie. Le vaccin a d’ailleurs été testé dans plusieurs essais cliniques dans le monde pour son efficacité contre le COVID-19.
Cependant, cette étude s’inscrit en faux, notamment lorsqu’il s’agit de personnes plus âgées.
Le vaccin contre la tuberculose ne protège pas contre COVID-19
L'hypothèse selon laquelle le vaccin BCG pourrait protéger contre le COVID-19 sévère a conduit les chercheurs néerlandais à mettre en place de toute urgence une vaste essai contrôlé pouvant apporter une réponse définitive.
L'étude BCG-PRIME est menée auprès de 6.112 personnes âgées de 60 ans et plus, souffrant de comorbidités et suivis pendant 6 mois après la vaccination via leur propre hôpital. 2 critères d'évaluation principaux étaient pris en compte, le nombre de cas de COVID-19 avérés et le nombre de cas d'infections des voies respiratoires nécessitant un traitement médical. L'analyse révèle que :
- la maladie COVID-19 comme ses principaux symptômes surviennent aussi fréquemment chez les participants vaccinés vs non vaccinés avec le BCG ;
- aucune différence n’est identifiée entre les 2 groupes en termes de nombre d'hospitalisations, de complications respiratoires nécessitant un traitement médical, d'événements indésirables graves et de mortalité ;
- plus largement, 4 mois après la vaccination BCG, aucun effet protecteur majeur n’est identifié.
L’auteur principal, le Dr Eva Koekenbier conclut que si ces résultats peuvent de prime abord être décevants, ils rappellent pour ces groupes plus vulnérables, l’importance des rappels de vaccination, avec les vaccins COVID existants.