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COVID-19 : L’inhibition comportementale associée à la détresse à l'adolescence

Actualité publiée il y a 3 années 2 mois 1 semaine
Journal of American Academy of Child and Adolescent Psychiatry
Il existe une association significative entre certaines caractéristiques du tempérament à l'enfance et la résilience face à la pandémie et ses conséquences (Visuel Adobe Stock 360940307)

Alors que le mal-être et la précarité grandissent chez les étudiants et les jeunes adultes avec la pandémie de COVID-19, cette équipe des National Institutes of Health a cherché à identifier les facteurs de risque d'anxiété élevée chez ce groupe d’âge, dans l’objectif de pouvoir développer des interventions de soutien adaptées. La recherche, présentée dans le Journal of American Academy of Child and Adolescent Psychiatry, révèle une association significative entre certaines caractéristiques du tempérament à l'enfance et la résilience face à la pandémie et ses conséquences.

 

En pratique, l’étude identifie un nouveau facteur de risque précoce et prédictif d’une anxiété accrue chez ces jeunes adultes au cours de la pandémie COVID, une caractéristique du tempérament appelée inhibition comportementale. Ainsi les jeunes ayant présenté cette caractéristique dans l'enfance sont significativement plus susceptibles de souffrir de troubles anxieux à l'adolescence (vers 15 ans) et d’anxiété élevée voire de syndrome de stress post-traumatique à l’âge jeune adulte (vers 18 ans).

L'impact à vie du tempérament précoce sur la santé mentale

Les chercheurs ont analysé les données de 291 participants, qui avaient été suivis durant la petite enfance et jusqu’à l’âge adulte dans le cadre d'une étude plus large sur le tempérament et le développement socio-émotionnel. L'inhibition comportementale a été évaluée aux âges de 2, 3 et 7 ans à l'aide d’interviews et d'interactions. La dérégulation de l'inquiétude a été évaluée à 15 ans au moyen d'une enquête d'auto-évaluation. Enfin, l’anxiété des participants à 18 ans a été évaluée à 2 reprises au cours des premiers mois de la pandémie.

Lors de la première évaluation, 20% des participants ont signalé des niveaux modérés d'anxiété, lors de la deuxième évaluation, 18,3% des participants ont signalé des niveaux cliniques d'anxiété. L‘analyse montre alors l’association entre l’inhibition comportementale à la petite enfance, l’inquiétude latente à l’adolescence et les troubles anxieux à l’âge jeune adulte pendant la crise du COVID. Cette analyse associe ainsi l’inhibition comportementale à la petite enfance au développement de troubles anxieux chez les jeunes au cours des premiers mois de pandémie.

 

Une question plus large de gestion du stress : dans ce cas, les circonstances « difficiles » sont la pandémie COVID-19, mais plus largement le niveau de peur à l’enfance prédit le niveau de stress du jeune adulte face à ce type de circonstances difficiles. L'inhibition comportementale est un tempérament infantile caractérisé par des réponses prudentes, craintives et d’évitement face à des personnes, des objets ou encore des situations inconnues. De précédentes études ont établi que les enfants qui présentent une inhibition comportementale encourent un risque accru de développer des troubles anxieux plus tard dans la vie. Cette étude illustre ce mécanisme dans le contexte de la pandémie actuelle : ici, les chercheurs font l'hypothèse que les enfants qui ont fait preuve d'inhibition comportementale peuvent être plus à risque de dérégulation de l’anxiété à l'adolescence avec une plus grande difficulté à gérer leurs émotions. Cette fragilité  les expose à un plus grand risque de détresse émotionnelle face à une situation stressante et dont l’évolution est inconnue.

 

L’étude illustre l'impact continu du tempérament précoce sur la santé mentale et suggère de surveiller pour les troubles anxieux et la détresse émotionnelle, les jeunes ayant depuis l’enfance un tempérament plus « inhibé ».

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