COVID-19 : Un pic inimaginable de stress pour les médecins et les infirmières
Ces niveaux élevés de détresse évalués au plus fort de la pandémie COVID-19, chez les infirmières et les médecins ne sont certes pas une surprise. Mais avec la moitié des effectifs atteints de symptômes dépressifs, l’étude présentée dans la revue General Hospital Psychiatry montre toute l’ampleur de ces effets psychologiques chez les personnels de santé. Des données qui montrent toute l’urgence de mettre en place de nouveaux protocoles à l’hôpital pour répondre à ce type de crise sanitaire.
L’enquête est menée auprès 657 professionnels de santé de première ligne des hôpitaux newyorkais entre le 9 et le 24 avril, pendant le pic pandémique. 375 répondants étaient des infirmières. L’analyse confirme des niveaux élevés de stress aigu, d'anxiété et de dépression extrêmement élevés au plus fort de la crise pandémique, en particulier chez les médecins et les infirmières en contact direct avec les patients.
Les infirmier(e)s ont présenté les niveaux de stress les plus élevés
Parmi les principaux constats :
- 57% des personnels de santé ont présenté des niveaux élevés de stress aigu ;
- 48% ont reçu un diagnostic de dépression ;
- 33% de troubles anxieux ;
- la quasi-totalité a déclaré des d'insomnies et un sentiment de solitude.
Les infirmières en première ligne : parmi les différents professionnels interrogés, les infirmier(e)s présentent les niveaux de stress les plus élevés. 64% des infirmières interrogées ont déclaré avoir éprouvé des symptômes de stress aigu, tels que des cauchemars, une incapacité à s’arrêter de penser au COVID-19, l’impression de devoir être constamment sur ses gardes, et une peur pour leurs proches. Ces symptômes de stress aigu ont persisté pendant plus d'un mois et, dans certains cas, ont conduit au développement d’un syndrome de stress post-traumatique (SSPT). La multiples tâches et responsabilités des infirmières semblent expliquer, du moins en partie les taux plus élevés de détection du stress aigu. De même soulignent les auteurs, les soins directs aux patients durant le pic épidémique, ont représenté un facteur majeur générateur de stress.
La solitude se développe et devient omniprésente, chez la très grande majorité des professionnels interrogés. Tout comme l'insomnie déclarée par 71% des répondants. Enfin, 75% se déclarent, pendant la crise,
« angoissés par la possibilité de transmettre le COVID-19 à leurs proches ».
La plupart se disent également affligés d’avoir dû maintenir une distance sociale avec la famille et les amis.
C’est en effet un « double fardeau » pour les professionnels, qui ressort de cette enquête, celui de s'occuper des patients atteints de COVID-19 et de s'inquiéter de la possibilité de rendre l’un de leurs proches malades. La forte prévalence de l’insomnie et de la solitude parmi les personnels de santé suggère que le stress professionnel aigu était physiquement et émotionnellement épuisant durant la crise mais pourrait également entraîner des conséquences à long terme. Aussi, la plupart des répondants ont signalé avoir eu recours à des « thérapies » contre le stress, dont l'exercice physique, mais aussi la thérapie cognitive, la participation à des groupes de soutien virtuels ou parfois mis en œuvre dans les hôpitaux ou encore à des pratiques religieuses ou spirituelles, comme la méditation par exemple. Certains ont ressenti le besoin d’avoir accès à un thérapeute personnel.
Tous ces constats font valoir la nécessité de renforcer les protocoles et les ressources qui permettent de sauvegarder la qualité des soins mais aussi le bien-être et l’équilibre des professionnels de santé durant les crises sanitaires. Une enquête de suivi est en cours pour mieux évaluer la poursuite de ces symptômes psychologiques à plus long terme.
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