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COVID-19 : Un test rapide du risque de forme sévère

Actualité publiée il y a 3 années 3 mois 3 semaines
JCI Insight
Les niveaux d’ADN mitochondrial pourraient prédire qui aura besoin de soins intensifs (Visuel adobe Stock 114589392)

Un test sanguin qui mesure l'ADN mitochondrial dans le sang des patients permet d’identifier rapidement ceux qui sont à risque élevé de développer une forme sévère de maladie COVID-19. Les niveaux d’ADN mitochondrial pourraient prédire qui aura besoin de soins intensifs, explique l’équipe de l'Université de Washington dans le JCI Insight, car ils constituent un biomarqueur des lésions tissulaires.

 

L'un des aspects les plus obsédants de la pandémie de COVID-19 est d’être toujours, après une année de pandémie, dans l’incapacité de pouvoir prévoir, au-delà de la présence de facteurs de risque majeurs, quels sont les patients parmi ceux qui viennent d’être hospitalisés, qui sont à risque de maladie grave et auront probablement besoin d’une assistance respiratoire, d’une dialyse rénale ou d'autres soins intensifs. Si l’analyse du dossier patient, la connaissance de ses comorbidités éventuelles et son évaluation contribuent à orienter le parcours de soins, la maladie COVID-19 réserve fréquemment « des surprises » et de nombreux patients plus jeunes et apparemment en meilleure santé développent des complications sévères.

«Les médecins ont besoin de meilleurs outils pour évaluer le statut des patients atteints de COVID-19 le plus tôt possible

car de nombreux traitements - tels que les anticorps monoclonaux - sont rares, et nous savons que certains patients iront mieux sans traitements intensifs », écrit l’auteur principal le Dr Andrew E. Gelman, professeur d’immunologie et d’oncologie au département de chirurgie.

Prédire dans les 24 heures de l’hospitalisation, les patients à risque de complications

Les chercheurs de Saint-Louis ont mis au point ce test sanguin relativement simple et rapide, capable de prédire, dans la journée qui suit l’hospitalisation, quels sont les patients COVID-19 les plus à risque de complications sévères ou de décès. L'étude a suivi près de 100 patients COVID-19 récemment hospitalisés qui ont été soumis à ce test sanguin qui mesure les niveaux d'ADN mitochondrial -L'ADN mitochondrial se répandant hors des cellules et dans la circulation sanguine étant un biomarqueur de mort cellulaire violente-. L’équipe constate que :

  • les niveaux d'ADN mitochondrial sont en effet beaucoup plus élevés chez les patients finalement admis en USI, intubés ou décédés ;
  • en moyenne, les niveaux d'ADN mitochondrial sont ainsi environ 10 fois plus élevés chez les patients atteints de COVID-19 ayant développé une détresse respiratoire ou décédés ;
  • les patients dont les taux sont élevés sont près de 6 fois plus susceptibles d'être intubés, 3 fois plus susceptibles d'être admis en USI et présentent un risque de décès multiplié par 2 ;
  • ces associations valent indépendamment de l'âge, du sexe et des conditions de santé préexistantes du patient ;
  • enfin, ce test prédit des résultats aussi fins voire meilleurs que les marqueurs existants de l'inflammation actuellement mesurés chez les patients hospitalisés pour COVID-19. Selon les chercheurs, la plupart des autres marqueurs de l'inflammation mesurés sont des marqueurs généraux de l'inflammation systémique, plutôt que de l'inflammation spécifique à la mort cellulaire.

 

L'ADN mitochondrial dans le sang, marqueur de mort cellulaire dans les organes vitaux : « Les virus peuvent provoquer un type de lésion tissulaire appelée nécrose qui est une réponse violente et inflammatoire à l'infection : la cellule s'ouvre, libérant son contenu, y compris l'ADN mitochondrial, qui lui-même entraîne l'inflammation. Chez les patients COVID-19, il existe déjà des preuves de ce type de lésions cellulaires et tissulaires dans les poumons, le cœur et les reins. Nous pensons qu'il est possible que les mesures de l'ADN mitochondrial dans le sang puissent être un signe précoce de ce type de mort cellulaire dans les organes vitaux ».

 

Le test va être utile non seulement pour prédire la gravité de la maladie mais aussi pour les essais cliniques, en identifiant les patients qui pourraient, par exemple, bénéficier de traitements expérimentaux spécifiques. Enfin, le test pourrait servir de mesure de réponse ou d’efficacité de nouvelles thérapies : vraisemblablement, des traitements efficaces abaisseraient les niveaux d'ADN mitochondrial.

 

Enfin, les auteurs soulignent que ce test est rapide et simple à réaliser en tous milieux hospitaliers, car il utilise le même automate que celui qui traite le test PCR standard pour COVID-19. Il reste à obtenir l'approbation de l’agence américaine Food and Drug Administration.

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