DÉMENCE FRONTOTEMPORALE : Un test sanguin pour la diagnostiquer
L'identification de biomarqueurs sanguins pour le diagnostic des troubles neurodégénératifs fait l'objet de recherches intensives. Cette équipe de University of Eastern Finland montre pour la première fois que la mesure sanguine des niveaux de protéine acide fibrillaire gliale (GFAP) permet de distinguer les patients atteints de démence frontotemporale de ceux atteints de troubles psychiatriques primaires ou de sujets en bonne santé. Cette découverte promet le développement d’un test de diagnostic sanguin, donc peu invasif, de la démence frontotemporale, la deuxième forme de démence dans la population en âge de travailler.
Une véritable promesse alors que le diagnostic de la démence frontotemporale est compliqué par les symptômes assez similaires à ceux d’autres troubles psychiatriques ou d'autres maladies neurodégénératives ainsi que par le manque d'outils de diagnostic fiables pour différencier ces troubles les uns des autres. Des scientifiques italiens (Scuola Internazionale Superiore di Studi Avanzati, Trieste) avaient déjà mis au point un test du liquide céphalo-rachidien (LCR), allant rechercher une protéine, TDP-43, présente en quantités infimes mais caractéristique de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) et, dans une moindre mesure de la démence frontotemporale.
Le principe d’un test sanguin plus simple, moins invasif, plus sûr et moins coûteux.
La protéine GFAP, premier marqueur spécifique : les niveaux de protéine GFAP permettent en effet de distinguer les patients atteints de démence frontotemporale de ceux atteints de troubles psychiatriques primaires : ils sont significativement plus élevés dans le sang des patients atteints de démence frontotemporale vs autres patients psychiatriques ou personnes en bonne santé ;
- de plus, des taux sanguins élevés de GFAP prédisent une atrophie cérébrale accrue et une progression plus rapide de la maladie chez les patients atteints de démence frontotemporale.
GFAP, atrophie et neuroinflammation : la protéine GFAP provient des cellules gliales du système nerveux central et ses niveaux accrus reflètent une neuroinflammation. Si jusque-là, les biomarqueurs dérivés du cerveau étaient principalement mesurés à partir du liquide céphalo-rachidien (LCR) des patients, de nouvelles techniques ultrasensibles, comme ici le dosage Simoa (Single molecule array) permettent aujourd’hui une détection fiable à partir d'échantillons de sang. Le diagnostic est ainsi beaucoup plus pratique et plus simple que ce soit pour les patients ou pour le système de santé. L’étude suggère que si la GFAP montre à elle seule de bonnes performances diagnostiques, sa précision diagnostique est encore augmentée lorsqu'elle est combinée avec des mesures sanguines de la protéine légère des neurofilaments.
Dans un relativement proche avenir, il semble donc envisageable de pouvoir distinguer, de manière simple, les patients atteints d'une maladie neurodégénérative des patients atteints d'autres maladies cérébrales, et cela dès l'apparition des premiers symptômes.
Ces progrès considérables des sciences et des techniques diagnostiques promettent bien évidemment une efficacité renforcée de traitements toujours plus précoces.
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