COVID : La modulation immunitaire pour éviter la tempête
Les experts du National Institute of Allergy and Infectious Diseases annoncent le lancement d’un essai clinique visant à tester la stratégie de modulation immunitaire pour éviter « l’emballement » du système immunitaire chez les patients hospitalisés atteints du COVID-19. Alors que la fameuse « tempête de cytokines » puis la détresse respiratoire grave peuvent mener au dès, ce traitement pourrait empêcher un système immunitaire hyperactif de provoquer ce symptôme grave.
Les modulateurs immunitaires, des traitements visant à modifier le système immunitaire pour mieux répondre à une maladie, sauvent déjà la vie de certains patients hospitalisés atteints du COVID-19. Cependant, la fenêtre d’administration optimale pour l’administration de ces médicaments n’est pas précisément définie.
Vers une modulation immunitaire précoce et intensive généralisée ?
L’essai clinique doit tester si ce principe de modulation immunitaire précoce et intensive, plus généralisée, notamment chez les patients hospitalisés atteints de COVID-19 et présentant une maladie relativement bénigne, serait bénéfique. L'étude contrôlée par placebo, soutenue par le NIAID/NIH, est menée dans le cadre du programme STRIVE (pour Strategies and Treatments for Respiratory Infections and Viral Emergencies) auprès de 1.500 participants à travers le monde. Cette plateforme permet de tester plusieurs interventions thérapeutiques contre les infections respiratoires.
Les premières données suggèrent que la modulation immunitaire peut être bénéfique pour les patients gravement malades atteints du COVID-19, relève le Dr Hugh Auchincloss, », directeur par intérim du NIAID : « Les patients présentant des formes plus légères de COVID-19 reçoivent souvent un modulateur immunitaire avec un deuxième traitement en cas d’aggravation. Il est possible que l’ajout d’un deuxième traitement plus tôt dans le traitement du patient puisse empêcher l’évolution vers une forme grave et accélérer la guérison ».
Sur l’intensification précoce de la modulation immunitaire : l’équipe utilise l'abatacept (ou Orencia), un médicament approuvé pour la première fois par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis en 2005 comme traitement de la polyarthrite rhumatoïde puis pour d'autres formes d'arthrite. Les chercheurs ont fait l’hypothèse que le médicament pourrait également être utile comme modulateur immunitaire du COVID-19. L'abatacept agit en se liant et en bloquant les molécules qui activent normalement les cellules T, un élément clé du système immunitaire. D’autres cellules immunitaires peuvent également être affectées par le médicament. Chez les patients prenant de l’abatacept, le système immunitaire pourrait être moins susceptible de « réagir de manière excessive » lorsqu’il combat le COVID-19.
Les participants sont des patients hospitalisés et ventilés pour une infection au COVID-19. Ils vont être répartis pour recevoir immédiatement soit une seule perfusion intraveineuse d'abatacept dont la posologie dépend du poids du patient, soit une perfusion de placebo, en plus du traitement standard du COVID.
L’essai va donc contrôler la sécurité et l’efficacité du modulateur sur un suivi de 60 jours et jusqu’au retour au domicile. Ces données, ainsi que l’état des patients à 60 jours, vont permettre de préciser les bénéfices d’une intensification précoce des immunomodulateurs.
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