ASPIRINE en prévention CARDIO : Le rapport bénéfice-risque plus important que l’âge du patient

On estime à plus de 4 millions, le nombre de décès chaque année dans le monde, de cause cardiovasculaire, dont de crise cardiaque ou d'AVC, ce qui représente plus d'un tiers des décès. On sait que l’aspirine est un des médicaments de base en prévention de ces événements cardiovasculaires. Ces experts de la Florida Atlantic University (FAU) remettent en question les recommandations actuelles sur l'aspirine -issues des sociétés savantes américaines-, précisant qu'elles s'appuient indûment sur un essai clinique erroné. Cet article de recherche et de perspective, publié dans la revue Clinical Trials, souligne que les patients devraient plus simplement consulter leur médecin traitant pour savoir s'ils sont éligibles à l'aspirine, car ce sont bien les médecins qui appréhendent le mieux le rapport bénéfice-risque pour chacun de leurs patients.
Les recommandations récentes, rediscutées ici, ont restreint l'utilisation de l'aspirine en prévention primaire des maladies cardiovasculaires aux patients de moins de 70 ans et, plus récemment, aux patients de moins de 60 ans. Cependant, les risques de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral (AVC) augmentent avec l'âge, ce qui laisse les professionnels de santé dans l'incertitude en particulier sur le moment opportun de l’arrêt du traitement pour cette prévention primaire du risque cardiovasculaire.
Ces experts, eux-mêmes auteurs de précédentes recherches sur le sujet, alertent aujourd’hui sur la méthodologie suivie par le groupe de travail de l’American Heart Association (AHA) et de l’American College of Cardiology (ACC), pour produire ces recommandations, groupe "qui aurait été influencé par les résultats discutables de l'essai ASPREE (Aspirin in Reducing Events in the Elderly)". Selon les auteurs, toujours, cet essai n'a pas fourni de preuves fiables de l'absence de bénéfice de l'aspirine dans les tranches d'âge concernées.
Quelle est donc la conduite sà tenir sur la base de preuves fiables ?
Est fiable et non discutable, selon la littérature, qu’optimiser la prévention primaire des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez le plus grand nombre de patients, passe par une évaluation personnalisée du patient par le professionnel de santé seul compétent pour évaluer le rapport bénéfice-risque de son patient pour prescrire ensuite l'aspirine au cas par cas.
L’auteur principal, le Dr Charles H. Hennekens, professeur de médecine préventive au Schmidt College of Medicine de la FAU, précise ainsi : « De plus, il semble contre-intuitif, chez les patients prenant de l'aspirine au long cours, d'arrêter le traitement simplement parce qu'une étape importante de la vie ou un âge donné sont franchis ».
Si les médecins doivent spontanément évaluer leurs patients à risque élevé pour la prescription d’aspirine en prévention des événements cardiovasculaires, les patients doivent aussi demander à leur médecin traitant s'ils sont éligibles à l'aspirine.
« Les professionnels de santé doivent savoir que tous les patients souffrant d'un infarctus aigu du myocarde doivent recevoir 325 milligrammes d'aspirine régulière rapidement, puis quotidiennement, afin de réduire leur taux de mortalité ainsi que les risques ultérieurs d'infarctus du myocarde et d'accident vasculaire cérébral (AVC).
De plus, les professionnels de santé comme les patients eux-mêmes doivent garder à l'esprit que les survivants d'infarctus du myocarde ou d'accident vasculaire cérébral occlusif doivent continuer à prendre l'aspirine à long terme, sauf contre-indication spécifique ».
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