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CRISE CARDIAQUE : Le microARN qui offre une énorme protection

Actualité publiée il y a 4 années 6 mois 3 semaines
Journal of Molecular and Cellular Biology
Cet ARN minuscule, MiR322 offre une grande protection après une crise cardiaque

Cet ARN minuscule, MiR322 offre une grande protection après une crise cardiaque, conclut cette équipe de l'Université Augusta (Géorgie) : connu pour induire les cellules souches à fabriquer des cellules cardiaques, ce microARN se se trouve généralement à un niveau très bas après une crise cardiaque. Ces travaux présentés dans le Journal of Molecular and Cellular Biology, ouvrent plusieurs options thérapeutiques : utiliser miR322 immédiatement après une crise cardiaque pour réduire les dommages ou trouver le moyen de renforcer sa production naturelle par le corps.

Le muscle cardiaque peut continuer sa dégradation même après la restauration du sang après une crise cardiaque. L’aider à survivre et à « se maintenir » pourrait bien passer par ce micro-ARN, suggèrent les chercheurs d’Augusta, le Dr. Yaoling Tang (à droite sur visuel) et Dr. Xuan Su, stagiaire postdoctoral. Ils démontrent ici, sur un modèle animal de lésion ischémique qu’une version synthétique du microARN miR322 peut permettre réduire de 40% la dégradation du muscle cardiaque. Un grand espoir pour de futures thérapies de réparation cardiaque.

Un minuscule microARN permet de circonscrire les dommages au cœur

MiR322 est déjà documenté pour son rôle clé dans la fabrication de nouvelles cellules cardiaques à partir des cellules souches au cours du développement, mais le problème est que ses niveaux sont extrêmement faibles après une crise cardiaque. Il n’en reste pas moins que lorsque l’équipe étudie, par analyse à haut débit des microARN de meilleurs moyens de protéger le cœur contre les dommages supplémentaires, miR322 est le premier microARN à se démarquer- mais le plus réduit aussi après la restauration du flux sanguin vers le cœur.

 

Rechercher la source de miR322 dans les cœurs adultes : l’équipe a donc analysé les cellules endothéliales qui tapissent les vaisseaux sanguins et ce faisant, elle a identifié « la cible » de miR322. Pour cela, les chercheurs ont provoqué une occlusion de l'artère coronaire gauche chez la souris pendant environ 45 minutes, puis ont reproduit la reperfusion telle qu’elle se déroule après une crise cardiaque chez les humains, puis ont donné à la souris un traitement, comme chez les humains. Au cours de la période d'ischémie, au moment de la crise cardiaque, les chercheurs observent des niveaux de miR322 considérablement réduits. Ces niveaux réaugmentent après reperfusion, mais chutent à nouveau de manière spectaculaire un jour plus tard. Quand les chercheurs augmentent miR322 via un analogue, ils constatent alors une augmentation des niveaux de nouvelles cellules cardiaques et une réduction drastique d’une enzyme « du suicide cellulaire ». En bref, les dommages causés au cœur sont circonscrits.

 

Traiter par miR322 ? « Nous devons encore comprendre comment le microARN peut protéger le cœur à long terme, mais nous constatons qu'à court terme, quand nous « en donnons assez », il protège le coeur des lésions de reperfusion ». Si la demi-vie de miR322 n’est que de quelques secondes, ce microARN pourra probablement constituer un traitement immédiatement après une crise cardiaque pour réduire les dommages permanents. Un grand avantage thérapeutique est qu’il est si petit qu’il est facilement absorbé par les cellules cardiaques. Une autre solution serait de trouver un moyen de renforcer la méthode naturelle utilisée par le corps pour augmenter les niveaux de miR322.

 

« Les cellules cardiaques sont fragiles et lorsque l'oxygène revient, elles doivent retrouver leur taux métabolique normal. L'état d'ischémie produit et recrute également une variété de facteurs et de cellules qui favorisent l'inflammation afin de protéger contre l'infection et de retirer les débris des cellules mourantes. Cet état très inflammatoire produit beaucoup de radicaux libres, des atomes instables qui peuvent causer encore plus de dommages aux cellules cardiaques. Ainsi, beaucoup de patients ne meurent pas à cause de l'ischémie mais à cause de la reperfusion. miR322 peut permettre de limiter ce risque ».

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