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SOLITUDE : Elle fragilise la santé cardiovasculaire

Actualité publiée il y a 1 année 2 mois 5 jours
European Heart Journal
On sait que la solitude est liée à un risque accru de plusieurs maladies chroniques, à un risque de non-observance des traitements et à une moindre récupération, en cas d’intervention (Visuel Adobe Stock 332747068)

On sait que la solitude est liée à un risque accru de plusieurs maladies chroniques, à un risque de non-observance des traitements et à une moindre récupération, en cas d’intervention. Cette étude menée à la Tulane University (New Orleans) alerte sur le risque élevé de maladie cardiovasculaire, en cas de solitude et notamment chez les patients diabétiques. Ces conclusions, publiées dans l’European Heart Journal appellent les médecins à prendre en compte le « statut marital » du patient, au nombre des facteurs de mode de vie pouvant influer sur les résultats de santé.

 

La solitude est un facteur de risque de maladie cardiaque

évalué ici comme plus important chez les patients diabétiques que l'alimentation, l'exercice, le tabagisme et la dépression. L’auteur principal, le Dr Lu Qi de l'université de Tulane ajoute que,

la solitude fait référence à la qualité des contacts sociaux, tandis que l'isolement fait référence à la quantité.  

« La qualité des contacts semble être plus importante pour la santé cardiaque des personnes diabétiques que le nombre même d’interactions sociales. Nous devons prendre en compte en tant que médecins, l'importance des effets de la solitude sur la santé physique et émotionnelle. J'encourage les patients diabétiques qui se sentent seuls à rejoindre un groupe ou de partager avec d’autres personnes des intérêts communs ».

La solitude, un facteur qui pèse plus lourd que l'alimentation

La solitude et l'isolement social deviennent de plus en plus courants dans nos sociétés, ces situations ont connu un pic avec la pandémie mais sont amenées à se généraliser avec le vieillissement des populations.

 

Les patients diabétiques sont déjà plus à risque de maladie cardiovasculaire et sont également plus susceptibles de vivre seuls que leurs pairs en bonne santé. De précédentes études menées en population générale ont montré que la solitude et l'isolement social sont 2 facteurs significativement liés à une incidence plus élevée de la maladie cardiovasculaire.

 

L’étude menée auprès de 18.509 patients diabétiques, âgés de 37 à 73 ans, référencés dans la biobanque britannique et sans maladie cardiovasculaire au départ a examiné si les patients qui étaient seuls ou socialement isolés étaient plus susceptibles de développer une maladie cardiovasculaire. Les chercheurs ont pris en compte les facteurs de confusion possibles, dont le sexe, l'âge, la privation, l'indice de masse corporelle (IMC), les médicaments, l'activité physique, l'alimentation, l'alcool, le tabagisme, la glycémie, la tension artérielle et le cholestérol. L’analyse révèle que :

 

  • 61 %, 30 % et 9 % des participants, respectivement, avaient des scores de solitude de 0, 1 ou 2 :
  • 45 %, 42 % et 13 % avaient des scores d'isolement de 0, 1 ou > 2, respectivement
  • au cours du suivi moyen de 10 ans, 3.247 participants ont développé une maladie cardiovasculaire, dont 2.771 une maladie coronarienne et 701 un accident vasculaire cérébral (AVC) ;
  • vs participants ayant le score de solitude le plus bas, le risque de maladie cardiovasculaire est accru de 11% et 26% avec des scores de 1 ou 2, respectivement ;
  • les mêmes résultats sont observés pour les maladies coronariennes ;
  • l'association en revanche avec l'AVC n'est pas significative ;
  • les scores d'isolement social ne sont significativement liés à aucun résultat cardiovasculaire.
  • Ainsi, seule la solitude semble impacter les résultats cardiovasculaires chez les patients diabétiques.

En d’autres termes, « c’est la qualité des contacts sociaux qui compte ici ».

L'importance relative de la solitude, par rapport à d'autres facteurs de risque, sur l'incidence des maladies cardiovasculaires est évaluée ici comme plus faible que la fonction rénale, le cholestérol et l'IMC, mais plus forte en revanche que la dépression, le tabagisme, l'activité physique et l'alimentation.

 

  • La solitude est donc un facteur clairement prédisposant aux maladies cardiovasculaires et plus fortement que d’autres facteurs de mode de vie, chez les patients diabétiques.

 

Les auteurs recommandent ainsi à leurs confrères de prendre en compte le facteur « solitude » dans la surveillance cardiovasculaire de leurs patients diabétiques.


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