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CURE de JOUVENCE: La rapamycine à nouveau évoquée pour prolonger la vie

Actualité publiée il y a 7 années 7 mois 6 jours
eLife

La rapamycine offre des promesses merveilleuses comme son effet « jouvence » ou antivieillissement mais entraîne aussi des effets secondaires sérieux. Cette étude américaine, présentée dans la revue eLife, précise la biologie d’un vieillissement retardé par la rapamycine, chez la souris d'âge moyen, ainsi que les effets à long terme d'une thérapie à court terme, sur la santé et la longévité.

Découverte dans les sols de l'Ile de Pâques (Rapa Nui), la rapamycine, habituellement prescrite pour comme anti-rejet (Sirolimus) lors de greffes d'organes a déjà été reconnue pour ses propriétés de jouvence cérébrale ou pour ses effets anti-stress. La molécule agit comme un agent métabolique qui inhibe une voie biologique –connue comme la voie mTOR (mammalian Target Of Rapamycin)- présente chez pratiquement toutes les formes de vie supérieures. Elle renforce ainsi la capacité de satiété, de dépense énergétique et favorise la prolifération cellulaire et la synthèse protéique. Cependant le médicament entraine certains effets indésirables, notamment une augmentation de la résistance à l'insuline et de nombreuses questions subsistent sur son utilisation (quand, combien et quelle durée de traitement) pour éviter ces effets secondaires graves. C'est l'objet de cette étude de scientifiques de l'Université de Washington, de l'Université du Missouri, et du Fred Hutchinson Cancer Research Center.


La recherche, menée sur l'animal, montre qu'un traitement relativement court par rapamycine, à l'âge mûr, est suffisant pour augmenter l'espérance de vie et améliorer les marqueurs d'un vieillissement en bonne santé. Les scientifiques ont traité des souris avec de la rapamycine pendant 90 jours, en commençant à l'âge de 20 mois -l'équivalent de 60 ans chez l'Homme-. L'expérience montre que les souris traitées vont vivre jusqu'à 60% de plus que les animaux qui ont reçu un placebo.

C'est la plus grande augmentation d'espérance de vie jamais rapportée chez l'animal, grâce à un médicament et l'expérience montre qu'un court traitement a un impact durable sur la santé et la survie. Ainsi, l'une des souris traitées a vécu 14 mois, soit l'équivalent de 140 ans chez les humains. Les chercheurs suggèrent que la rapamycine pourrait entraîner un effet de rajeunissement biologique.

Des effets secondaires très variables selon la dose : ce qui suggère, écrivent les chercheurs, qu'il serait possible de les limiter fortement, en ajustant bien le traitement. Les chercheurs constatent également une différence entre les sexes avec des doses plus élevées de rapamycine : les hommes vivent bien plus longtemps que les femelles.

· À des doses plus faibles, les souris des deux sexes voient leur vie également prolongées vs des souris non traitées.

· Des doses un peu plus élevées semblent accroître la sensibilité aux cancers agressifs,

· en revanche de plus fortes doses vont réduire le risque de certains cancers chez les souris femelles.

La composition du microbiome intestinal est modifiée : le microbiote de la souris comporte, avec la prise de rapamycine, plus de bactéries filamenteuses d'un type habituellement rare chez les souris âgées. Ces bactéries adhèrent fortement aux cellules de la paroi intestinale et semblent favoriser la formation de cellules immunitaires chez la souris. « Des modifications du microbiote qui constituent une découverte intrigante », souligne l'auteur principal, qui voit dans ces changements une voie de recherche prometteuse de nouvelles interventions probiotiques contre le vieillissement.

Un peu de rapamycine pour les humains, et leurs animaux de compagnie ? La question est posée et déjà à l'éude chez le chien (projet Aging Dog). Le traitement pourrait être suivi durant 1 mois de l'année ou sur 3 mois ponctuellement, plutôt que durant le reste de la vie…Cependant, même si l'étude apporte de précieuses données sur la manière de moduler les effets secondaires, il reste à mieux évaluer les risques du médicament, avant mettre en œuvre de telles interventions certes prometteuses pour promouvoir le vieillissement en bonne santé.

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