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DELIRIUM en soins intensifs : L'halopéridol n'empêche pas le délire

Actualité publiée il y a 6 années 7 mois 3 semaines
JAMA
L'halopéridol, un neuroleptique antipsychotique couramment utilisé en unités de soins intensifs (USI) pour prévenir les délires, n'a en réalité aucun effet préventif et n’améliore pas les chances de survie chez ces patients.

Cette étude à grande échelle confirme que l'halopéridol, un neuroleptique antipsychotique couramment utilisé en unités de soins intensifs (USI) pour prévenir le délire, n'a en réalité aucun effet préventif et n’améliore pas les chances de survie chez ces patients. Ces données, présentées dans le JAMA, impliquent -écrivent les chercheurs- qu’il n'y a plus aucune raison d'administrer le médicament à titre préventif pour réduire le délire ou la confusion.

 

La confusion aiguë, ou delirium, survient chez environ un tiers à la moitié des patients des unités de soins intensifs (USI) et peut entrainer des conséquences graves à court et à long terme. Les patients qui développent un délire ont besoin d'une ventilation mécanique pendant plus longtemps et leur séjour à l'unité de soins intensifs et à l'hôpital est également prolongé. En outre, les patients atteints de delirium ont un risque de décès plus élevé. Enfin, en pratique clinique, le médicament halopéridol est souvent utilisé pour traiter le délire -ou son risque- chez les patients en soins intensifs.

 

La démonstration est apportée sur 1.800 patients en USI : L’équipe de l'Université Radboud (Pays-Bas) fait ici la démonstration sur 1.800 patients de 20 unités de soins intensifs néerlandaises suivis durant 3 ans de l’inefficacité de l'halopéridol à traiter, mais aussi à prévenir le délire. L’essai a cherché à déterminer si l'utilisation prophylactique de l'halopéridol pouvait réduire le délire et ses conséquences chez ces 1.800 patients en USI présentant un risque élevé de délire. Comme les taux de mortalité chez les patients atteints de delirium sont plus élevés, les chercheurs voulaient également vérifier si l'utilisation prophylactique de l'halopéridol réduirait également la mortalité. Les patients ont été répartis pour recevoir, soit une faible dose d'halopéridol, soit un placebo.

 

Les conclusions sont « limpides », écrivent les auteurs dans leur communiqué. Le traitement prophylactique par l'halopéridol n'a affecté aucun des paramètres étudiés. L’étude montre « indiscutablement » que l'utilisation de l'halopéridol prophylactique chez les patients en réanimation n'a entrainé aucun effet bénéfique.

L’étude plaide ainsi, à nouveau, pour la suppression des médicaments inutiles prescrits aux patients des soins intensifs, avec un message spécifique clair : aucun intérêt à administrer l'halopéridol aux patients des USI à titre préventif.


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