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DÉPRESSION : Attention au manque d’observance des autres traitements

Actualité publiée il y a 9 mois 1 semaine 15 heures
ACNAP
Les patients déprimés sont moins susceptibles de prendre leurs médicaments pour le cœur (Visuel Adobe Stock 97642889)

Les patients déprimés sont moins susceptibles de prendre leurs médicaments pour le cœur, alerte cette équipe de l'Université du Danemark du Sud (Odense) qui présente ses conclusions, lors de l’ACNAP 2023, la réunion annuelle de l’Association of Cardiovascular Nursing and Allied Professions (ACNAP) de l’European Society of Cardiology (ESC). L’étude met tout particulièrement en évidence le manque d’observance des patients cardiaques et dépressifs, après l’implantation d’un stimulateur ou d'un défibrillateur cardiaque. L'arrêt du traitement prescrit pour le cœur ayant alors des conséquences souvent sévères.

 

L'auteur principal, Ole Skov, psychologue et spécialisé en psychologie cardiaque à l'Université du Danemark commente ces conclusions : « Les médicaments aident à contrôler les symptômes et à prévenir d'autres problèmes cardiaques, l'observance est donc primordiale chez ces patients porteurs d'un défibrillateur automatique implantable (DAI). Lorsque ces patients se sentent déprimés ou anxieux, ils doivent donc être aidés, encouragés à exprimer leurs inquiétudes auprès d’un professionnel de la santé qui peut les dépister pour ce manque d’observance ».

Dépister la non-observance chez les patients cardiaques et dépressifs

DAI et anxiété : l'implantation d'un DAI est recommandée pour les patients à risque d'arythmie mortelle et pour ceux qui ont subi un arrêt cardiaque. On estime qu'environ 1 patient sur 5 porteurs d'un DAI souffre de dépression ou d'anxiété. Ces 2 troubles de la santé mentale sont aujourd’hui bien associés à un risque élevé de décès chez ces porteurs de DAI.

 

Un risque de décès élevé en cas de manque d’observance : la plupart des patients porteurs d'un DAI se voient prescrire des médicaments pour gérer leur maladie cardiaque. Le fait de ne pas prendre ces médicaments augmente le risque de complications et de décès, ce qui rend crucial d'identifier les patients les plus susceptibles de non-observance.

 

L’étude a examiné si l'anxiété et la dépression au moment de l'implantation du DAI sont associées à l'observance du traitement 1 an après avoir reçu le dispositif via l’analyse des données de l'essai contrôlé randomisé ACQUIRE-ICD mené auprès de 478 patients cardiaques, âgés en moyenne de 60 ans et à 84 % des hommes, ayant été implantés avec un DAI ou un DAI avec thérapie de resynchronisation cardiaque.

 

  • 433 (91 %) prenaient au moins 1 médicament pour le cœur au moment de l'implantation de leur dispositif. Ces médicaments comprenaient des bêta-bloquants, des inhibiteurs de l'ECA, des statines et des diurétiques ;
  • sur ces 433 patients, 322 patients (74 %) ont achevé l’étude à 12 mois après l’implantation ;
  • l'adhésion au traitement est généralement moyenne à élevée au départ : 6,8 % d'adhésion faible, 40,1 % d'adhésion moyenne, 53,1 % d'adhésion élevée ;
  • à 12 mois : 8,1 % d'adhésion faible, 37,3 % d'adhésion moyenne, 54,6 % d'adhésion élevée
  • les scores de dépression au départ sont inversement associés à l'observance du traitement à 12 mois ;
  • en revanche il n’existe pas d’association significative entre association entre l'anxiété et l’observance, chez ces patients cardiaques avec DAI.

 

On retiendra que

chez ce groupe de patients, mais très probablement d’autres, ayant subi une intervention vitale,

des niveaux plus élevés de symptômes dépressifs au moment de l’intervention sont associés à une moindre observance du traitement, 1 an après l’intervention.

 

Des résultats qui doivent sensibiliser les professionnels de santé qui suivent ces patients à les interroger lors des consultations de routine, sur leur observance des traitements, comme sur leur adhésion à un mode de vie sain.

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