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DÉPRESSION : La pharmacogénétique en question

Actualité publiée il y a 1 année 3 mois 1 semaine
JAMA
Les tests génétiques peuvent être très utiles pour mieux traiter les patients souffrant de dépression (Visuel Adobe Stock 209144010)

Les tests génétiques peuvent être très utiles pour mieux traiter les patients souffrant de dépression, réitère cette équipe de psychiatres et de neurologues du Veterans Affairs Research Communications (Washington) qui fait suite à plusieurs études menées sur l’efficacité de la pharmacogénétique dans le traitement de la dépression. Cette nouvelle recherche, publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) aboutit en effet à des résultats encourageants, notamment sur le dosage précis des médicaments.

 

La pharmacogénomique est l'étude de la façon dont les gènes affectent la réponse de l'organisme aux médicaments. L’auteur principal, le Dr David Oslin et son équipe montrent ici que les tests pharmacogénomiques peuvent aider les médecins à ne pas prescrire des antidépresseurs susceptibles d'avoir des effets indésirables et, finalement, à prendre des décisions thérapeutiques mieux éclairées et mieux personnalisées.

Tests génétiques et résultats de traitement plus positifs

L'étude : les chercheurs constatent, sur un échantillon de 2.000 patients souffrant de trouble dépressif majeur, que ceux qui ont passé des tests génétiques obtiennent des résultats plus positifs que les patients ayant suivi le protocole et reçu les soins habituels : ainsi, sur un suivi de 24 semaines,

  • le groupe ayant subi des tests génétiques a connu une baisse des symptômes de dépression, avec un effet maximal à 12 semaines, dont une réduction de l'insomnie, de la perte d'appétit, du sentiment de tristesse et des pensées suicidaires.

 

Des tests plus systématiques dans la dépression ? Le recours aux tests pharmacogénomiques, avec le consentement du patient devrait être plus systématique, soutiennent les chercheurs, afin de prendre les meilleures décisions thérapeutiques. Cependant, l'étude n’est pas suffisamment robuste pour recommander de tester « tout le monde ». Ces données suggèrent que seulement

15% à 20% des patients ont des gènes qui interfèrent de manière significative avec les médicaments,

ce recours aux tests génomiques devrait donc  être envisagé plutôt en cas de résistance aux traitements standards. Ces dernières années, ces tests pharmacogénomiques ont reçu une plus grande attention en tant qu'outil de personnalisation de la sélection des médicaments et sont souvent utilisés pour traiter les patients souffrant de problèmes de santé tels que le cancer et les maladies cardiaques. De nombreux médecins espèrent que les tests pourront également être utiles pour traiter les dépressions résistantes.

 

Mais au fait qu'est-ce que les gènes ont à voir avec les antidépresseurs ? « Les gènes que nous avons testés ne sont pas réellement liés à la dépression. Ils se rapportent à la façon dont une personne métabolise les médicaments une fois qu'ils sont dans le corps. Certains de ces gènes entraîneront le métabolisme des médicaments beaucoup plus rapidement que la normale. D'autres beaucoup plus lentement que la normale ». Ainsi, une interaction médicament-gène est une association entre un médicament et une variante génétique qui peut affecter la réponse d'un patient au traitement médicamenteux. Le fait de disposer de ces informations aide à sélectionner la posologie appropriée pour un patient spécifique.

 

Dans cette étude, les tests pharmacogénétiques ont permis que 59 % des patients du groupe de test génétique reçoivent un médicament sans interaction médicament-gène vs 26 % dans le groupe témoin.

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