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DÉPRESSION : La stimulation qui soulage 90% des patients

Actualité publiée il y a 4 années 1 semaine 2 jours
American Journal of Psychiatry
Ce traitement, nommé aujourd’hui SAINT (pour Stanford Accelerated Intelligent Neuromodulation Therapy) semble capable de soulager la dépression chez 90% des participants.

Certes c’est une petite étude, mais ce traitement, développé à Stanford et nommé aujourd’hui SAINT (pour Stanford Accelerated Intelligent Neuromodulation Therapy) semble capable de soulager la dépression chez 90% des participants. Des données, présentées dans l’American Journal of Psychiatry et en cours de confirmation sur un plus large ensemble de patients, qui augurent des promesses des thérapies de stimulation non invasives (et non pharmacologiques) pour traiter les troubles anxieux et la dépression.

 

SAINT est une nouvelle forme de stimulation magnétique (voir visuel 2) transcrânienne approuvée par la Food and Drug Administration (FDA) pour le traitement de la dépression. Sa dernière « version » implique un nombre plus élevé d'impulsions magnétiques ciblées en fonction de la connectivité neuronale de chaque sujet. L’efficacité de SAINT est déjà en cours de validation via un plus large essai randomisé en double aveugle contre placebo. Les chercheurs sont optimistes et précisent que ce traitement par stimulation électromagnétique pourrait représenter un grand espoir pour les patients dépressifs réfractaires aux traitements actuels.

Un mois après la thérapie, 60% des participants étaient toujours en rémission de leur dépression.

La thérapie calme le bavardage du cerveau

Cette étude menée auprès de 21 participants atteints de dépression sévère et réfractaires aux traitements médicamenteux, montre qu’avec la stimulation SAINT, 19 d'entre eux sont « sortis » de dépression. Et si tous les participants avaient des pensées suicidaires avant, ce n’est plus le cas d’aucun d’entre eux à l’issue du traitement. Les seuls effets secondaires constatés avec la nouvelle thérapie sont la fatigue et un certain inconfort pendant le traitement.

 

Une nouvelle option pour la dépression résistante au traitement : alors que la thérapie électro-convulsive n’entraîne qu'un taux de rémission moyen de 48% dans la dépression résistante au traitement, SAINT semble faire ici beaucoup mieux. Selon les patients de l’étude, « la thérapie calme le bavardage du cerveau » et, pour certains dès le 3è jour de traitement.  

 

Quel processus ? Dans la stimulation magnétique transcrânienne, les courants électriques d'une bobine magnétique placée sur le cuir chevelu excitent une zone du cerveau impliquée dans la dépression. Le traitement, tel qu'approuvé par la FDA, nécessite 6 semaines de séances quotidiennes. Environ la moitié des patients qui subissent ce traitement connaissent des améliorations et seulement un tiers connaît une rémission de sa dépression. Ici, les chercheurs de Stanford ont émis l'hypothèse que certaines modifications de la stimulation magnétique transcrânienne pourraient améliorer son efficacité. Des études avaient suggéré qu'une dose plus forte, de 1.800 impulsions par séance au lieu de 600, serait plus efficace. Les chercheurs étaient optimistes quant à la sécurité du traitement, car cette dose de stimulation avait été utilisée sans danger dans d'autres formes de stimulation cérébrale pour des troubles neurologiques, comme la maladie de Parkinson. Enfin, d'autres études ont suggéré que l'accélération du traitement aiderait à soulager la dépression des patients plus rapidement.

  • Avec SAINT, les participants ont suivi 10 séances par jour de 10 minutes, avec des pauses de 50 minutes entre chaque séquence. Le score d'humeur (Lehman mood score ) montre chez un patient la « sortie » de la dépression en 1 journée et chez les autres participants en 5 jours. En moyenne, 3 jours de thérapie suffisent à soulager les symptômes.

 

 

Mieux cibler la stimulation : c’est aussi le cas avec SAINT, ce qui améliore l'efficacité du traitement. Dans la stimulation magnétique transcrânienne, le traitement cible, chez la plupart des patients, la zone du cortex préfrontal dorsolatéral qui régule les fonctions exécutives. Dans le cas de SAINT, les chercheurs ont utilisé l’IRM pour localiser non seulement le cortex préfrontal dorsolatéral, mais une sous-région spécifique hyperactive chez les personnes souffrant de dépression.

 

 

Aucun effet secondaire : pour tester la sécurité de SAINT, les chercheurs ont évalué la fonction cognitive des participants avant et après le traitement. Ils n’identifient alors aucun effet secondaire néfaste, au contraire : la capacité des participants à basculer entre plusieurs tâches mentales et à résoudre des problèmes s’est améliorée.

 

Des résultats durables : Un mois après la thérapie, 60% des participants étaient toujours en rémission de leur dépression.

 

L'équipe envisage aujourd’hui d'étudier l'efficacité de SAINT sur d'autres conditions, telles que le trouble obsessionnel-compulsif, la toxicomanie et les troubles du spectre autistique.

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