DIABÈTE : C’est toute une trajectoire avant le diagnostic
Cette étude décrit toute une trajectoire bien spécifique au cours des années qui précédent le diagnostic du diabète de type 2. Ainsi, avant ce diagnostic formel, un tiers des patients ont été diagnostiqués avec une hypertension artérielle et/ou une infection des voies respiratoires, et environ 20 % avec maladie cardiaque ou une infection des oreilles, du nez et de la gorge. Ce modèle, décrit dans la revue Diabetes Therapy et présenté lors de la Réunion annuelle 2023 de l'Association européenne pour l'étude du diabète (EASD), révèle ainsi une augmentation marquée de plusieurs affections courantes au cours des années précédant et immédiatement avant le diagnostic de diabète. Avec donc la possibilité d’une détection et d’un diagnostic beaucoup plus précoces chez de nombreux patients.
L’auteur principal, le Dr Adrian Heald de l'Université de Manchester (UK), précise que « ces nouvelles connaissances sur l'apparition et la progression naturelle du diabète de type 2 suggèrent une phase précoce de la maladie liée à l'inflammation bien avant que le diagnostic clinique puisse être posé ».
L'opportunité de diagnostiquer plus tôt le diabète de type 2
La trajectoire clinique, un outil prédictif ? Le diabète de type 2 apparaît en effet généralement associé à une série complexe de maladies multiples et de traitements associés. Bien que certains progrès aient été réalisés dans l'identification des facteurs de risque génétiques et non génétiques du diabète de type 2, la compréhension de l'histoire clinique à long terme des patients avant et après le diagnostic peut apporter de précieuses informations sur ses causes et ses facteurs prédictifs.
L'étude DARE (Diabetes Alliance for Research in England) examine justement l'accumulation des affections cliniques les plus courantes chez 1.932 adultes avec (1.196) et sans type diabète de type 2 (736), appariés selon l’âge et le sexe, sur une durée de suivi allant jusqu'à 50 ans (25 ans avant le diagnostic et 25 ans après le diagnostic). L'âge moyen au moment du diagnostic du diabète de type 2 était de 53 ans. L'analyse révèle que :
- chez les participants diagnostiqués avec diabète de type 2, un certain nombre d'affections courantes ont augmenté de façon constante au cours des années précédant le diagnostic, notamment :
- l'hypertension artérielle (HTA),
- les infections des voies respiratoires,
- les maladies cardiaques (dont l’insuffisance cardiaque, la crise cardiaque, l’angine de poitrine, la nécessité d’une angioplastie coronarienne ou d’un pontage aorto-coronarien),
- l'asthme,
- les infections des yeux, du nez et de la gorge (dont la pharyngite, la sinusite et la conjonctivite).
- immédiatement avant le diagnostic de diabète de type 2, plus d’1 patient sur 3 souffre d'HTA et d'une infection des voies respiratoires ;
- 1 sur 5 souffre d'une maladie cardiaque ou d'une infection des yeux, du nez et de la gorge ;
- 1 sur 10 a développé un asthme.
- Cette même trajectoire n’est pas retrouvée chez les participants sans diabète, d’ailleurs moins de 1 témoin sur 20 reçoivent un diagnostic de l'une de ces conditions, à l'exception des infections des voies respiratoires (environ 1 personne sur 10).
Un développement rapide de certaines comorbidités après le diagnostic : après un diagnostic de diabète de type 2, la proportion de personnes souffrant d'hypertension artérielle, de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), de rétinopathie (une complication du diabète lorsque la rétine est endommagée) et d'infections grimpe rapidement pendant environ 15 ans avant de se stabiliser. De même, les maladies cardiaques et l’asthme augmentent chez les personnes diagnostiquées avec un diabète de type 2.
« Comprendre l'histoire clinique du diabète de type 2, des années avant le diagnostic pourrait donner le temps aux patients de modifier leur mode de vie pour prévenir une maladie qui va changer leur vie », explique le Dr Adrian Heald co-auteur et chercheur au Salford Royal Hôpital (UK). « Cette étude démontre qu’une inflammation subaiguë qui se manifeste par l’apparition d’une hypertension, d’un asthme ou d’une infection aiguë, qu’elle soit causée par le génome, la démographie ou des comorbidités, est un signe précurseur à l’apparition ultérieure du diabète de type 2 ».
L’étude apporte ainsi une nouvelle perspective sur le début et le développement du pré-puis du diabète de type 2, cependant, précisent ses auteurs, il s’agit d’une petite étude observationnelle rétrospective qui ne démontre pas de lien de causalité et ne permet pas d’exclure d’autres facteurs non pris en compte.
Ainsi, une certaine part de la multimorbidité pourrait être liée au dénuement socio-économique.
Autres actualités sur le même thème
OBÉSITÉ : Les noix de pécan, un super aliment ?
Actualité publiée il y a 1 année 3 moisLÉGUMINEUSES : Une option simple et naturelle contre le diabète ?
Actualité publiée il y a 2 mois 2 semainesDIABÈTE : Son ennemi juré, le glucagon, pourrait être un précieux allié
Actualité publiée il y a 5 années 7 moisCOVID-19 : Comment il peut déclencher un diabète
Actualité publiée il y a 2 années 5 mois