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DIABÈTE de TYPE 1 : Un médicament oral efficace durant 2 ans

Actualité publiée il y a 2 années 1 mois 2 semaines
Nature Communications
Ce médicament, le vérapamil, un médicament contre l'hypertension, révèle ici ses bénéfices contre le diabète de type 1 (Visuel Adobe Stock 163849349)

Ce médicament, le vérapamil, un médicament contre l'hypertension, confirme ici ses bénéfices contre le diabète de type 1. Le vérapamil permet de freiner la progression de la maladie, de réduire les besoins en insuline et de préserver certaines fonctions des cellules bêta. Ces conclusions pleines d’espoir d’une étude de diabétologues et endocrinologues de l’University of Alabama at Birmingham, présentées dans la revue Nature Communications, révèlent également que ces avantages peuvent perdurer pendant au moins 2 ans.

 

Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune qui entraîne la perte de cellules bêta pancréatiques, qui produisent de l'insuline endogène. Pour remplacer cette perte de cellules bêta pancréatiques et d’insuline, les patients doivent prendre de l'insuline exogène, avec un risque élevé d’épisodes d'hypoglycémie. Il n'existe actuellement aucun traitement oral définitif du diabète de type 1.

 

L’hypothèse selon laquelle le vérapamil pourrait constituer un traitement efficace contre le diabète de type 1 est le fruit d’une découverte fortuite de l’auteur principal de l’étude, le Dr Anath Shalev, directeur du Comprehensive Diabetes Center de l'Université de l'Alabama. Cette découverte est aussi l’aboutissement de plus de 20 années de recherches fondamentales sur un gène des îlots pancréatiques, appelé TXNIP.

En 2014, la même équipe rapportait que le vérapamil peut inverser le diabète chez des animaux modèles.

L’équipe teste aujourd’hui le médicament vérapamil par essai clinique (chez l’Homme).

Il s’agit donc d’un repositionnement, alors que le vérapamil est déjà approuvé pour le traitement de l'hypertension artérielle (depuis 1981).

 

L'essai démontre que les patients diabétiques de type 1, qui prennent ce médicament oral peuvent réduire leur insulinothérapie durant les 2 années au moins qui suivent le diagnostic et bénéficient d'avantages immunomodulateurs surprenants. En revanche, les patients qui au cours des 2 années de suivi de l’étude, ont arrêté les prises quotidiennes de vérapamil ont connu une aggravation de la maladie à des taux similaires de ceux du groupe témoin n’ayant pas reçu le vérapamil.

 

Des analyses in vitro : pour confirmer et mieux comprendre ces changements en réponse au traitement au vérapamil, les chercheurs utilisent la spectrométrie de masse pour analyser des échantillons de sérum sanguin de participants diagnostiqués avec un diabète de type 1, dans les 3 mois suivant le diagnostic et sur une année de suivi. Les niveaux de 53 protéines sont significativement modifiés en réponse au vérapamil, dont des protéines connues pour être impliquées dans la modulation immunitaire et l'auto-immunité du diabète de type 1.

 

Un marqueur de l’évolution de la maladie : la principale protéine sérique altérée par le traitement au vérapamil est la chromogranine A, ou CHGA, qui se trouve régulée à la baisse avec le traitement. CHGA est localisée dans les granules de sécrétion en particulier des cellules bêta pancréatiques, ce qui suggère que les niveaux modifiés de CHGA pourraient refléter l’altération de l'intégrité des cellules bêta et la progression du diabète de type 1.

CHGA apparaît comme un bon marqueur longitudinal du succès du traitement ou de l'aggravation de la maladie.

Une découverte qui répondrait à un besoin critique, car l'absence d'un marqueur longitudinal simple reste un défi majeur dans le domaine du diabète de type 1.

 

Une action anti-inflammatoire : l’équipe montre ici que plusieurs marqueurs pro-inflammatoires sont élevés dans les monocytes de sujets atteints de diabète de type 1, par rapport aux témoins sains, cependant ces changements sont inversés par le traitement au vérapamil.

L’essai révèle que le traitement par vérapamil affecte le système immunitaire et inverse les changements induits par le diabète de type 1. Cela suggère que le vérapamil, et les améliorations du diabète de type 1 obtenues avec le médicament, peuvent moduler certaines cytokines pro-inflammatoires circulantes et des sous-ensembles de cellules T auxiliaires, ce qui peut participer aux effets bénéfiques observés.

 

Un effet immunomodulateur dans les îlots pancréatiques : le séquençage de l'ARN d'échantillons d'îlots pancréatiques humains exposés au glucose, avec ou sans vérapamil révèle également qu’un grand nombre de gènes sont soit régulés à la hausse, soit à la baisse. Le vérapamil semble favoriser un profil d'expression génique anti-oxydant, anti-apoptotique et immunomodulateur dans les îlots pancréatiques humains. De tels changements protecteurs dans les îlots pancréatiques contribuent à expliquer l’amélioration de la fonction des cellules bêta pancréatiques observée avec l'utilisation continue du vérapamil.

 

Si cette petite étude devra encore être confirmée par des essais cliniques plus larges, la préservation voire la restauration de certaines fonctions des cellules bêta, avec le vérapamil ,est prometteuse :

 

« Chez les patients diabétiques de type 1, pouvoir préserver même une petite partie de la production d'insuline endogène est déjà associé à de meilleurs résultats, contribue à améliorer la qualité de vie et à réduire le fardeau de l’insulinothérapie. Enfin, la durée des effets bénéfiques du vérapamil participe à son utilité pour le traitement à long terme du diabète de type 1 ».

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