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DIABÈTE et INSUFFISANCE RÉNALE : L’allopurinol est-il prometteur ?

Actualité publiée il y a 3 années 9 mois 3 jours
NEJM
La réduction des niveaux d'acide urique dans le sang ne protège pas contre les complications rénales du diabète de type 1 (Visuel AdobeStock_187867109)

Faire baisser les niveaux élevés d’acide urique pour réduire fréquent d’insuffisance rénale chez les patients atteints de diabète de type 1 ? L’allopurinol serait-il ainsi un traitement prometteur pour ralentir la progression de l'insuffisance rénale chez ces patients ? C’est le sujet de cet d’une équipe du Joslin Diabetes Center (Boston) dont les résultats viennent d’être publiés dans le New England Joirnal of Medicine (NEJM).

 

Plus de la moitié des patients atteints de diabète de type 1 développent une maladie rénale, qui évolue fréquemment vers une insuffisance rénale nécessitant une hémodialyse ou une greffe de rein. L’incidence de cette complication diabétique a légèrement baissé ces dernières années, avec le développement de meilleurs moyens de contrôle de la glycémie et l'amélioration des lmédicaments de l'hypertension. Cependant, « la maladie rénale diabétique reste un énorme fardeau », souligne l’auteur principal, le Dr Alessandro Doria, chercheur en génétique et en épidémiologie au Joslin Diabetes Center.

La réduction des niveaux d'acide urique ne protège pas contre les complications rénales du diabète de type 1

L'étude Preventing Early Renal Loss in Diabetes (PERL) : la progression de la maladie rénale dans le diabète de type 1 est corrélée à des niveaux accrus d’acide urique dans le sang. L’équipe de Boston a donc lancé un essai clinique randomisé multisites pour regarder si un médicament réduisant ces niveaux d'acide urique pourrait ralentir la maladie rénale dans le diabète de type 1. Cet essai en double aveugle est mené auprès de 530 participants atteints de diabète de type 1 et présentant un taux d'urate sérique d'au moins 4,5 mg par décilitre, un DFG (ou capacité de filtration des reins en 24 heures) estimé de 40,0 à 99,9 ml/mn/1,73 m2 de surface corporelle (norme : 120 ml/min/1,73 m2), et des preuves de maladie rénale diabétique. Les participants ont été répartis au hasard pour recevoir de l'allopurinol ou un placebo.

 

L’espoir déçu de l’allopurinol : ce médicament qui est sur le marché depuis les années 1960, permet de réduire réduire l'acide urique. L'allopurinol est prescrit pour la goutte, une maladie inflammatoire causée par un excès d'acide urique. C'est un médicament générique peu coûteux avec des effets secondaires connus qui peuvent être largement évités. De plus, l'allopurinol est déjà documenté pour ses bénéfices dans des essais cliniques beaucoup plus petits chez les personnes atteintes d'insuffisance rénale chronique, et dont une minorité souffrait de diabète.

 

Malheureusement, l’analyse ne constate pas les avantages cliniques espérés,

cependant, elle apporte une réponse très claire à une question médicale et scientifique importante. Au cours des trois années de l'étude, les niveaux d'acide urique ont chuté d'environ 35% en moyenne chez les participants recevant de l'allopurinol. Mais, malgré cette réduction de l'acide urique, aucun effet n’est constaté sur le DFG.

 

Le suivi de ces participants va se poursuivre via leurs dossiers médicaux et l’équipe va tester d'autres voies et cibles possibles pour limiter le développement de l'insuffisance rénale chez les diabétiques de type 1.

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