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DIABÈTE GESTATIONNEL : Il laisse ses marques dans le placenta

Actualité publiée il y a 3 mois 3 semaines 6 jours
Nature Medicine
La recherche se concentre sur le placenta et y trouve des indices sur le développement du diabète gestationnel (Visuel Adobe stock 21639959)

Cette recherche, menée au Harvard Pilgrim Health Care Institute (Boston) se concentre sur le placenta et y trouve des indices sur le développement du diabète gestationnel. Publiés dans la revue Nature Medicine, ces travaux laissent espérer un test sanguin, au cours du premier trimestre de grossesse, qui permettrait d’identifier les femmes à risque de développer un diabète gestationnel. Et peut-être aussi l'espoir de cibler la protéine identifiée pour mieux réguler la glycémie gestationnelle.

 

Le diabète gestationnel est la complication métabolique de la grossesse la plus courante, affectant 1 grossesse sur 7. De précédentes recherches ont montré qu’une résistance excessive à l’insuline pendant la grossesse contribue au diabète gestationnel, mais les causes exactes de cette résistance restent mal comprises. Le diabète gestationnel peut entraîner de multiples complications lors de la grossesse et de l'accouchement.

 

L’équipe identifie un déficit dans l'expression d’un gène du facteur de croissance analogue à l'insuline 1 (IGFBP1), dans le placenta et de faibles taux circulants d'IGFBP1 comme associés à la résistance à l'insuline pendant la grossesse prédictive du développement du diabète gestationnel.

 

L’étude s’est concentrée sur le placenta car c’est le principal moteur des changements dans la physiologie de l'insuline pendant la grossesse. « Le placenta est probablement une source clé d'hormones impliquées dans le développement du diabète gestationnel », explique l’un des auteurs principaux, le Dr Marie-France Hivert, professeur agrégé de médecine à la Harvard Medical School. L’objectif était d’identifier les facteurs placentaires impliqués dans le diabète gestationnel, en étudiant toutes les protéines exprimées dans les tissus placentaires. Le séquençage de l’ARN à l’échelle du génome sur des échantillons de tissus placentaires et la mesure des niveaux de protéines dans des prélèvements de sang collectés dans plusieurs cohortes de grossesse révèle :

 

  • 14 gènes dont les niveaux d’expression de l’ARN placentaire apparaissent associés à la résistance à l’insuline ;
  • l’association la plus forte est retrouvée avec le gène IGFBP1

  • ce gène, facteur de croissance placentaire analogue à l’insuline 1 (IGFBP1) est impliqué dans la régulation du glucose pendant la grossesse ;
  • les niveaux de protéine IGFBP1 en circulation augmentent au cours de la grossesse ;
  • ils sont 5 fois plus élevés chez les femmes enceintes qu'en dehors de la grossesse, ce qui suggère que le placenta est l'une des principales sources de cette protéine pendant la grossesse ;
  • de faibles niveaux d'IGFBP1 circulant en début de grossesse semblent pouvoir prédire quelle patiente est plus susceptible de développer un diabète gestationnel à la fin du 2è trimestre de grossesse ;
  • la trajectoire des niveaux d’IGFBP1 durant la grossesse diffère chez les personnes atteintes d’un sous-type de diabète gestationnel caractérisé par une résistance à l’insuline.

 

Un marqueur prédictif de diabète gestationnel : l'identification de cette nouvelle protéine caractérisant un sous-type de diabète gestationnel constitue une étape supplémentaire vers le développement d’un test et d'une médecine de précision pour le diabète gestationnel. « Il est probable que la mesure de l’IGFBP1 au cours du premier trimestre puisse nous aider identifier les femmes à risque de développer un diabète gestationnel au début de la grossesse, ce qui nous ouvrirait une fenêtre de prévention ».  

 

Les recherches vont se poursuivre pour préciser le rôle joué par la protéine dans la régulation glycémique gestationnelle.


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