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ENDOMÉTRIOSE : Découverte d’un gène de susceptibilité

Actualité publiée il y a 3 années 1 mois 3 semaines
Science Translational Medicine
L'endométriose affecte 190 millions de femmes dans le monde. En identifiant une cause génétique de la maladie, ces chercheurs révèlent une nouvelle cible possible de traitement (Visuel Adobe Stock 126345857)

L'endométriose affecte 190 millions de femmes dans le monde. En identifiant une cause génétique de la maladie, ces chercheurs et médecins du Baylor College of Medicine (Houston), de l'Université d'Oxford, de l'Université du Wisconsin-Madison et de Bayer AG, révèlent une nouvelle cible possible de traitement. Leurs analyses génétiques menées successivement chez des macaques rhésus et chez l’Homme révèlent et documentent, dans la revue Science Translational Medicine, un gène spécifique, de susceptibilité familiale, NPSR1, dont les mutations rares ou plus courantes, augmentent le risque.

 

L'endométriose est une maladie chronique douloureuse dans laquelle le tissu de l'utérus se développe de manière inappropriée à l'extérieur de l'utérus. Les traitements actuels sont limités et comprennent la chirurgie et l'hormonothérapie, qui peuvent entraîner des effets secondaires indésirables.

De rares variantes du gène NPSR1 associées au risque familial

L'équipe d'Oxford, dirigée par le Dr. Krina T. Zondervan, avait déjà identifié un lien génétique sur le chromosome 7p13-15 via l’analyse de l'ADN de familles comportant au moins 3 femmes diagnostiquées avec l'endométriose. L'équipe de Houston, menée par le Dr. Jeffrey Rogers valide aujourd’hui ce lien génétique dans l'ADN de singes rhésus atteints naturellement d'endométriose.

 

  • Une seconde validation est apportée par une analyse de séquençage approfondie de familles atteintes d'endométriose. La plupart des femmes porteuses de ces variantes rares présentent en effet une maladie de stade III/IV ;
  • Une 3è validation est apportée par une étude plus large, menée à Oxford portant sur plus de 11.000 femmes, dont des patientes atteintes d'endométriose et des femmes en bonne santé. L’étude identifie à nouveau une variante plutôt courante du gène NPSR1 comme associée à l'endométriose de stade III/IV.

 

Des primates pour valider des résultats chez l'Homme : les chercheurs mettent en exergue la méthodologie originale de ces travaux, soit le séquençage d'ADN chez des primates non humains pour valider des résultats d'études génétiques antérieures chez l’Homme, qui permet donc de confirmer chaque étape de l'analyse génétique chez l'Homme.

 

Ensuite la recherche désigne ainsi une nouvelle cible thérapeutique, faisant déjà l’objet de tests. Les scientifiques utilisent un inhibiteur de NPSR1 pour bloquer la signalisation protéique de ce gène dans des tests cellulaires puis sur des souris modèles d'endométriose.

 

« Il s'agit d'un nouveau développement passionnant dans notre quête de nouveaux traitements de l'endométriose, cependant nous devons poursuivre nos recherches sur le mécanisme d'action et le rôle des variantes génétiques dans la modulation des effets du gène dans des tissus spécifiques », conclut le dr Zondervan, chef du département Santé des femmes et reproduction, professeur d'épidémiologie reproductive et génomique et codirecteur du Endometriosis Care Center à Oxford.


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