EXERCICE EXTRÊME : Il ne raccourcit pas la durée de vie, au contraire
L'analyse de la longévité des grands athlètes – ici ceux qui courent 1 mile (1,6 km) en moins de 4 mn révèle que la pratique de l'exercice extrême ne réduit pas la durée de vie. Tout au contraire, cette analyse des données des coureurs les plus rapides, publiée dans le British Journal of Sports Medicine, montre que ces grands sportifs vivent plusieurs années de plus que la longévité moyenne observée en population générale.
La performance extrême ne doit donc pas être opposée à la longévité,
même si la pratique régulière d’un exercice d’intensité modérée doit être considérée comme un pilier du vieillissement en bonne santé.
L'étude, exceptionnelle car menée auprès d’un groupe unique de sportifs de haut niveau, a permis donc d’évaluer l'impact de l’exercice physique extrêmement intense sur la longévité. Ce sont les données de 1.759 athlètes qui ont été analysées, la longévité des coureurs ayant été suivie depuis la date exacte de leur première tentative réussie de courir 1 mile en moins de 4 mn jusqu'à l'âge de 100 ans, la fin de l’année 2023 ou le décès. L’analyse a pu ainsi comparer leur espérance de vie vs population générale, et selon l'âge, le sexe et l’origine ethnique :
- parmi les 200 coureurs les plus performants 60 (30 %) étaient décédés au moment de l’analyse et leur âge moyen au décès était de 73 ans, mais variait entre 24 et 91 ans ;
- 140 étaient en vie au moment de l'analyse et leur âge moyen au moment du décès était de 77 ans, s'échelonnant entre 68 et 93 ans ;
- si les informations sur la cause du décès n’étaient pas connues pour la plupart des athlètes, pour 7 sportifs décédés avant l’âge de 55 ans, 6 décès étaient dus à un traumatisme ou à un suicide et 1 à un cancer du pancréas ;
- en moyenne, ces grands athlètes vivent près de 5 ans au-delà de l’espérance de vie moyenne, prenant en compte le sexe, l'âge, l'année de naissance et l’origine ethnique ;
- les athlètes dont la première tentative réussie a eu lieu dans les années 50 ont même vécu en moyenne 9 ans de plus que la population générale sur une période de suivi moyenne de 67 ans ;
-
les athlètes dont la première grande performance a eu lieu dans les années 60 à 70 ont vécu respectivement 5,5 ans de plus,
et près de 3 ans de plus sur une période de suivi moyenne de 58 et 51 ans, respectivement ;
- les progrès de la médecine et du diagnostic pourraient expliquer cette tendance à la baisse du gain d’espérance de vie.
Si les chercheurs n'ont pas pu prendre en compte les facteurs de mode de vie tout au long de l’existence de ces athlètes, et ne peuvent donc conclure sur une relation précise entre la dose d’exercice tout au long de la vie et la longévité,
l'analyse remet en question l’hypothèse de « la longévité liée à l’exercice en forme de U »
et confirme les bénéfices de l’exercice sur la durée de vie, même aux niveaux d’entraînement extrême.
Si ce type d’exercice pousse le corps au-delà de ses limites, notamment du point de vue de l’intensité, cela ne semble pas affecter la durée de vie, et cela semble même la prolonger, avec des explications physiologiques qui devront encore être précisées, concluent les chercheurs.
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