EXTRÊME PRÉMATURITÉ : Les progrès de l’utérus artificiel
Les chercheurs de l’Université de Tohoku (Japon) documentent ici dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology (AJOG) une avancée majeure dans la technologie pionnière de l’utérus artificiel. La technologie, conçue pour sauver les bébés extrêmement prématurés, est considérée comme une prouesse médicale et biotechnologique. Cette première mondiale démontre en effet la capacité d'une plateforme artificielle de survie, basée sur le placenta, capable de maintenir des fœtus (à ce stade, chez l'animal) extrêmement prématurés, équivalents à un fœtus humain à 24 semaines de grossesse.
L’auteur principal, le professeur Matt Kemp, directeur du laboratoire de recherche périnatale rappelle que si de précédentes recherches ont apporté la preuve de concept d’une survie prolongée avec cette technologie du placenta artificiel chez des fœtus prématurés, il n'existe aucune preuve publiée sur la plateforme en l’état. « Depuis plusieurs décennies, les résultats chez les nouveau-nés extrêmement prématurés nés à la limite de la viabilité (21-24 semaines de grossesse) ont peu progressé », commente l’auteur.
EVE, une technologie conçue pour révolutionner la prise en charge de la grande prématurité : La thérapie en environnement utérin (EVE : Ex-vivo uterine environment) est donc une plate-forme expérimentale d'aide à la vie, conçue pour réduire le risque de morbidité et de mortalité chez les très grands prématurés nés à la limite de la viabilité (21-24 semaines de grossesse). Pour épargner le poumon fonctionnellement immature, la plate-forme effectue un échange de gaz via un oxygénateur membraneux connecté aux vaisseaux ombilicaux, et le fœtus est immergé dans un bain protecteur de liquide amniotique artificiel. L’objectif est donc de créer une passerelle entre l’utérus de la mère et le monde extérieur en donnant aux bébés nés très prématurément plus de temps pour que leurs poumons fragiles puissent se développer.
Le cap des 4 minutes de survie est largement franchi : l'étude rapporte pour la première fois que cette technologie a permis de stabiliser des agneaux extrêmement prématurés (à l’équivalent de 24 semaines de grossesse chez l’Homme) et de leur assurer une croissance normale pendant 5 jours. C’est déjà un bon début de promesse des applications cliniques possible de la technologie pour sauver les grands prématurés nés à la limite de la viabilité.
Une étape vitale vers l’utilisation clinique : « Si nous voulons améliorer les résultats pour les bébés nés à la limite de la viabilité, nous devons reconnaître qu'ils ne sont pas simplement de « petits bébés » mais qu’ils constituent plutôt un groupe démographique unique qui, en raison de poumons extrêmement sous-développés et d’une capacité cardiovasculaire extrêmement faible, nécessite une approche de traitement totalement différente de celle des nouveau-nés prématurés ».
Ce qui pourrait aujourd'hui être considéré comme une technologie futuriste pourra bientôt devenir un standard de soins aux prématurés, concluent les chercheurs.
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