FRACTURE de HANCHE : Principaux facteurs de retour à la mobilité et à l’autonomie
Quels sont les facteurs les plus importants pour récupérer et retrouver sa mobilité et son autonomie après une fracture de la hanche ? Cette étude de l'Université de Western Ontario, publiée dans le Journal of Orthopedic Trauma, aboutit à une conclusion plutôt positive : la plupart des adultes d'âge moyen et plus âgés retrouvent la capacité de vivre de manière autonome moins d'un an après une chirurgie pour fracture de la hanche. Somme toute, l'âge reste le facteur prédictif le plus important de la récupération.
Cependant ces résultats valent pour les patients plus âgés, de plus de 80 ans, généralement capables de reprendre une vie autonome même s’ils ne récupèrent pas toujours leur entière mobilité, précise l’auteur principal, le Dr Emil H. Schemitsch, qui, avec son équipe a cherché à déterminer quels facteurs prédisent la récupération de la fonction après une chirurgie pour fracture de la hanche. Alors que les fractures de la hanche sont un type courant de « fracture de fragilité », touchant environ 1,6 million de personnes dans le monde chaque année, que chez de nombreuses personnes âgées, elles entraînent une perte de mobilité, une capacité réduite à effectuer les activités de la vie quotidienne et parfois, une perte d'autonomie, il est primordial de mieux cerner les facteurs de récupération et, a contrario, de risque de perte d’autonomie.
L'étude est menée chez plus de 600 patients âgés de 50 ans et plus, ayant subi une intervention chirurgicale pour un type courant de fracture de la hanche, une fracture du col du fémur. Les patients ont été sélectionnés à partir de l'essai contrôlé randomisé FAITH ((Fixation using Alternative Implants for the Treatment of Hip fractures). Cette étude comparait 2 types de vis à os (vis spongieuse vs vis coulissante pour hanche) chez 1.079 patients suivis sur 81 sites cliniques aux États-Unis, au Canada, en Australie, aux Pays-Bas, en Norvège, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Inde. Les participants marchaient de manière autonome avant leur fracture de la hanche. Les chercheurs ont pris en compte les données de suivi après un an (retour à une vie autonome, institutionnalisation ou non, marche autonome, aides éventuelles à la marche). Les objectifs de l'étude étaient de quantifier de manière descriptive les changements de mode de vie des patients au cours de l'année suivant la fracture de la hanche et d'identifier les facteurs prédictifs d'une probabilité augmentée de retour à la mobilité et à l’autonomie.
L’âge, le facteur prédictif le plus fort du retour à la mobilité et à l’autonomie : l’analyse constate en effet, qu’un an après la fracture de la hanche,
- 3% des patients âgés de 50 à 80 ans au moment de la chirurgie vivent en 'établissement vs 20% des patients de plus de 80 ans ;
- environ 34% des patients âgés de 50 à 80 ans ont besoin d'une aide à la marche, vs 69% des patients âgés de plus de 80 ans ;
- l’âge de 50 à 80 ans s’avère le facteur prédictif le plus fort du retour à la mobilité et à l’autonomie ;
- les patients en bonne forme physique avant l’intervention chirurgicale et les non-fumeurs sont bien plus susceptibles de retrouver mobilité et autonomie, moins d’un an après leur fracture de la hanche ;
- les patients n’utilisant pas d’aide à la marche avant leur fracture et ceux ayant reçu une prothèse de hanche sont plus susceptibles de reprendre une vie autonome ;
- les facteurs prédictifs d’une marche autonome comprennent l’autonomie avant la fracture, une fracture non déplacée et le recours à une chirurgie de révision.
Ces résultats restent globalement positifs, alors qu’ils suggèrent que la plupart des patients âgés de 50 à 80 ans seront capables de vivre et de marcher en toute autonomie, un an après une fracture de la hanche. Les patients de plus de 80 ans ont également de bonnes chances de reprendre une vie autonome, bien qu'ils aient plus souvent besoin d'une aide à la marche. Si l’âge n’est évidemment pas un facteur « évitable », l’étude identifie d’autres facteurs notables de récupération, dont la forme physique, le tabagisme, …et certaines caractéristiques de la fracture.
« Identifier les facteurs associés au fait de vivre et de marcher de manière autonome après une fracture de la hanche peut aider la communauté orthopédique à mieux identifier les patients qui risquent de perdre leur autonomie et leur mobilité ».
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