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FRACTURE OSSEUSE : L’aspirine tout aussi efficace contre les caillots

Actualité publiée il y a 1 année 2 mois 1 semaine
NEJM
Cet essai clinique révèle une efficacité de l’aspirine similaire à celle des anticoagulants à prévenir les complications mortelles chez les patients hospitalisés pour fracture osseuse (Visuel Fotolia 42880297).

Alors que les directives cliniques recommandent l'héparine de bas poids moléculaire (HBPM) pour prévenir la formation de caillots (thrombose) chez les patients victimes de fractures, les données d’efficacité manquent pour une alternative thérapeutique : l'aspirine. L’équipe de cliniciens et de chirurgiens orthopédiques de plusieurs universités américaines, dont l’Université du Maryland et l’Université John Hopkins, révèle avec cet essai multicentrique mené auprès de 12.000 patients et publié dans le New England Journal of Medicine (NEJM), une efficacité de l’aspirine similaire à celle des anticoagulants à prévenir les complications mortelles chez les patients hospitalisés pour fracture osseuse.

 

Les résultats de ce large essai pourraient inciter à revoir la norme de soins, écrivent les chercheurs, car le médicament est largement accessible, bon marché et tout aussi efficace.

Un impact important sur la norme de soins et la pratique clinique

La norme de soins : les patients qui subissent des fractures nécessitant une intervention chirurgicale encourent un risque très accru de caillots sanguins dans les poumons et les membres. De gros caillots dans les poumons peuvent mettre la vie en danger. Les directives actuelles recommandent de l'héparine de bas poids moléculaire (énoxaparine) pour prévenir ces caillots, même si de plus petits essais cliniques ont pour certains déjà suggéré un avantage possible de l'aspirine en tant qu'option moins coûteuse et plus largement disponible.

 

L'essai clinique randomisé multicentrique, « PREVENTion of Clots in Orthopaedic Trauma », ou « PREVENT CLOT », mené auprès de 12.211 patients suivis dans 21 centres de traumatologie aux États-Unis et au Canada mené par une collaboration multidisciplinaire constituée de chirurgiens orthopédistes et chirurgiens traumatologues révèle ainsi toute l'importance de réévaluer les techniques utilisées pour prévenir les complications post-chirurgicales, telles que les caillots sanguins et les infections. Les patients étaient hospitalisés pour fractures de la jambe ou du bras ayant nécessité une intervention chirurgicale, pour fracture du bassin, quel que soit le traitement. Ces participants ont été répartis au hasard pour recevoir 30 mg d'héparine de bas poids moléculaire injectable, 2 fois par jour ou 81 mg d'aspirine 2 fois par jour. Les patients ont été suivis pendant 90 jours. L’analyse constate que :

 

  • l'aspirine n’est pas inférieure à l'héparine de bas poids moléculaire pour prévenir la mortalité toutes causes confondues : 47 patients du groupe aspirine sont décédés vs 45 patients du groupe héparine ;
  • il n’existe aucune différence, concernant l’incidence des autres complications, entre les 2 groupes, en particulier en ce qui concerne la formation de caillots dans les poumons (embolie pulmonaire). Mais c’est également le cas pour l'incidence des complications hémorragiques, des infections, des plaies et d'autres effets indésirables ;
  • la seule différence potentielle concerne les caillots sanguins dans les jambes ou thrombose veineuse profonde.
  • Si cette complication est restée rare dans les 2 groupes, elle s'est produite chez 2,5 % des patients du groupe aspirine et chez 1,7 % des patients du groupe héparine.

 

Avec l’aspirine, une prophylaxie tout aussi efficace: prises ensemble, ces données suggèrent, avec l’aspirine, une prophylaxie tout aussi efficace mais beaucoup plus simple, moins coûteuse et mieux acceptée par les patients. L’un des auteurs principaux, le Dr Robert V. O'Toole, professeur et chef du service d'orthopédie au Trauma Center de l’Université du Maryland Medical Center explique que « de nombreux patients victimes de fractures vont préférer prendre une aspirine quotidienne plutôt que de recevoir des injections de HBPM ».

 

« La seule grande différence », concluent les auteurs "est relativement modeste et concerne les caillots au niveau de la jambe, ce qui constitue une complication clinique moins grave qui ne nécessite pas de traitement, la plupart du temps ».

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