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GLYPHOSATE : Comment il s’attaque aussi au microbiote intestinal

Actualité publiée il y a 3 années 4 mois 4 semaines
Journal of Hazardous Materials
Cet herbicide à large spectre, le glyphosate, peut affecter le microbiote intestinal humain, en s'attaquant à certaines bactéries (Visuel Adobe Stock 260529073)

Cet herbicide à large spectre, le glyphosate, peut affecter le microbiote intestinal humain, en s'attaquant à certaines bactéries du même microbiote,  explique cette équipe de scientifiques de l’Université de Turku. Les chercheurs montrent en particulier -dans le Journal of Hazardous Materials- que chez les bactéries du microbiote sensibles au glyphosate, la substance bloque l’expression de certaines protéines et la production d’acides aminés essentiels.

 

Le glyphosate est l'herbicide à large spectre toujours le plus couramment utilisé dans le monde. En France, l’usage de la substance est réduit, avec un plan "de sortie" du gouvernement et l’Agence de sécurité ANSES vient d’évaluer les alternatives non chimiques au glyphosate.

Les chercheurs Finlandais documentent ici un nouvel outil bioinformatique qui permet de préciser les effets du glyphosate sur les microorganismes. L'outil leur permet  de prédire si un microbe et précisément ici, une bactérie intestinale humaine, est sensible ou résistante au glyphosate.

54% des bactéries de notre intestin sont sensibles au glyphosate (Visuel  Pere Puigbò)

54% des bactéries de notre intestin sont sensibles au glyphosate.

Le glyphosate cible une enzyme appelée EPSPS via une voie moléculaire spécifique. Or cette enzyme est essentielle à la synthèse de 3 acides aminés essentiels. Sur la base de la structure de l'enzyme EPSPS, les scientifiques peuvent avec ce nouvel outil, classer 80 à 90% des espèces microbiennes en « bactéries sensibles » ou « bactéries résistantes au glyphosate ».

L’analyse basée sur ce nouvel outil bioinformatique révèle ainsi que 54% des bactéries de notre intestin sont sensibles au glyphosate.

« Cet outil permet ainsi de confirmer l'impact réel du glyphosate sur le microbiote intestinal humain et donc sur la santé», explique l’auteur principal, Docent Marjo Helander de l’Université de Turku.

 

Le glyphosate « passe » donc par le microbiote : si la voie moléculaire (voie du shikimate) via laquelle le glyphosate cible EPSPS n’est présente que dans les plantes, les champignons et les bactéries, le glyphosate exerce son effet directement sur les espèces bactériennes du microbiome humain. Or on sait que les perturbations du microbiome intestinal humain sont liées à de nombreuses maladies.

 

Ainsi, l'utilisation généralisée du glyphosate pourrait avoir un effet important sur la santé humaine, par la voie microbiotique.

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