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GRAISSE VISCÉRALE et risque de cancer de l’endomètre

Actualité publiée il y a 10 min 59 sec
EANM’25
L'étude démontre le lien entre l’activité métabolique de la graisse viscérale et l’agressivité du cancer de l'endomètre (Visuel Adobe Stock 71317843)

Cette étude menée par des endocrinologues de l'Hôpital universitaire de Haukeland et de l'Université de Bergen (Norvège) révèle un lien entre la graisse viscérale métaboliquement active et le développement du cancer de l'endomètre agressif. Ces travaux présentés lors du Congrès annuel de l’European Association of Nuclear Medicine (EANM'25), en démontrant ainsi le lien entre l’activité métabolique de la graisse viscérale et l’agressivité de ce cancer, appellent au développement d’outils de mesure du métabolisme des graisses viscérales en routine clinique. Ce qui n’est pas encore le cas.

 

On sait que l'obésité est un facteur de risque reconnu du cancer de l'endomètre. De précédentes recherches ont montré que l'agressivité de la maladie pourrait être influencée non seulement par la quantité de graisse viscérale, mais aussi par son activité métabolique. La graisse viscérale est la graisse qui entoure les organes internes et, plus que la graisse sous-cutanée, elle est connue pour influencer le métabolisme et l'inflammation.

L'association entre un métabolisme élevé des graisses viscérales et un cancer plus agressif

L’étude analyse les scanners TEP/TDM de 274 femmes atteintes d'un cancer de l'endomètre, ces scanners mesurant l'absorption du glucose dans la graisse viscérale comme indicateur de l'activité métabolique. Cette analyse constate que :

 

  • une activité métabolique élevée – évaluée par l'absorption moyenne du glucose dans le tissu adipeux viscéral – est associée à un stade plus avancé de la maladie et à des métastases ganglionnaires.

 

L’auteur principal, Jostein Sæterstøl, chercheur à l’Université de Bergen, précise : « aucune corrélation forte entre le volume de graisse viscérale et son activité métabolique n’est en revanche observée, ce qui suggère que le lien avec l'agressivité de la maladie n'est pas seulement lié à la quantité de graisse,

mais surtout à son activité biologique ».

Quelle explication ? L'inflammation chronique de la graisse viscérale peut libérer des cytokines et des acides gras qui favorisent la croissance tumorale et l'évasion immunitaire. L'inflammation est également connue pour induire une résistance à l'insuline, un autre facteur de risque de progression du cancer. De plus, les molécules de signalisation appelées adipokines et la communication croisée entre le tissu adipeux et les cellules tumorales peuvent favoriser la propagation du cancer, notamment vers les ganglions lymphatiques.

 

Quelle implication en clinique ? La mesure du métabolisme des graisses viscérales par TEP/TDM n'est pas encore opérationnelle en pratique clinique de routine en raison de difficultés techniques et de la variabilité du signal, notamment compte tenu de la faible captation du signal dans le tissu adipeux. Cependant, des approches pourront être développées, dont notamment des analyses d'imagerie standardisées, des techniques TEP quantitatives avancées qui avec l’aide de l'intelligence artificielle, pourront permettre d’identifier les patientes souffrant d’obésité et à haut risque de ce cancer.  

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