GROSSESSE : Alimentation maternelle trop riche et risque de stress hépatique pour l’enfant

Cette étude menée par une équipe de l’Université d'Oklahoma, révèle qu’une alimentation maternelle trop riche durant la grossesse peut entraîner un stress hépatique chez le fœtus, qui peut persister au début de la vie. La recherche, publiée dans la revue Liver International, met en lumière les modifications de l'acide biliaire du fœtus, qui peuvent ensuite influencer le développement et la progression des maladies du foie.
Les acides biliaires contribuent généralement à la digestion et à l'absorption des graisses alimentaires dans l'intestin grêle. Cependant, à des concentrations excessives, ils deviennent toxiques et peuvent endommager le foie. Si la mère peut détoxifier ces acides, le fœtus n'en est pas encore capable, explique l’auteur principal, lJed Friedman, spécialiste du diabète à l'Université de l'Oklahoma. Les acides biliaires peuvent recirculer vers la mère pour être détoxifiés, mais s'ils ne le font pas, ils s'accumulent dans le foie du fœtus et préparent le terrain, chez l’enfant, à de futures maladies hépatiques : « Il s'agit d'un problème majeur de santé publique, car nous savons que les mères obèses ou ayant une mauvaise alimentation peuvent prédisposer la génération suivante à un risque d'obésité, de diabète et d'autres maladies métaboliques dès la naissance ».
Ces conclusions mettent donc « en garde » les mères contre une alimentation riche en graisses et en sucres qui risque, en particulier, de nuire à la santé hépatique de leur bébé.
L’étude menée sur de grands modèles animaux, montre qu’à l’équivalent de l'âge juvénile, les enfants de mères ayant suivi un régime riche en graisses et en sucres, présentent :
- des lésions hépatiques ;
- une augmentation de la concentration de la protéine collagène, liée à la fibrose (accumulation de tissu cicatriciel) ;
- une activation des cellules hépatiques impliquées dans la fibrose ;
- des modifications du fonctionnement de certains gènes hépatiques, notamment ceux liés au traitement des acides biliaires ;
- ces modifications persistent, indépendamment de l'alimentation des enfants, après le sevrage ;
- davantage de cellules des canaux biliaires ou cellules drainant la bile du foie, ce qui suggère un effort important du foie pour compenser les dommages.
De manière plus pratique, c'est la démonstration que l’alimentation de la mère est déterminante pour la santé métabolique et hépatique du bébé à naître, dans et dès l'utérus :
« La découverte de taux élevés d'acides biliaires chez les fœtus annonce les premiers stades de la maladie hépatique ».
En faisant des choix alimentaires plus sains, les mères peuvent contribuer à réduire le risque, pour leur enfant, de maladies métaboliques plus tard dans la vie.
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