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GROSSESSE: Cannabis, un effet sévère sur la fonction placentaire

Actualité publiée il y a 4 années 2 mois 3 semaines
Scientific Reports
1 femme sur 5 -au Canada et aux Etats-Unis- déclare consommer du cannabis pendant sa grossesse

1 femme sur 5 -au Canada et aux Etats-Unis- déclare consommer du cannabis pendant sa grossesse, principalement pour apaiser les nausées. Or de nombreuses études montrent que le Δ9-tétrahydrocannabinol (THC), le principal ingrédient psychoactif du cannabis, provoque une restriction de la croissance fœtale. Étant donné le rôle essentiel du placenta dans le transport de l'oxygène et des nutriments de la mère au fœtus, tout compromis dans le développement de fonction placentaire affecte de manière significative l'échange materno-fœtal et, par conséquent, la croissance fœtale. Cette étude de l’University of Western Ontario, précise, dans les Scientific Reports, les risques réels associés à l'exposition au cannabis pendant la grossesse.

 

Au Canada et aux Etats-Unis, avec la légalisation, la consommation de cannabis a progressivement augmenté chez les femmes enceintes, avec l’idée que sa consommation ne présente aucun risque pour le développement périnatal. Ainsi, dans ces états, les taux de consommation de cannabis autodéclarée ou détectée chez les femmes enceintes sont compris entre 6 à 22%, certaines femmes enceintes déclarant une consommation quotidienne. Enfin, la consommation de cannabis pendant la grossesse est plus fréquente chez les femmes jeunes, urbaines et socialement défavorisées.

Par ailleurs des études chez l’animal, ont démontré que l'exposition des femelles gravides au Δ9-THC (Δ-9-tétrahydrocannabinol ou THC), le principal composant psychoactif du cannabis, entraîne une dysfonction placentaire et un risque élevé de faible poids de naissance pour leur progéniture. Ces études confirment également que le THC traverse le placenta : 10 à 28% des concentrations maternelles sont ainsi détectés dans le plasma fœtal, et des concentrations 2 à 5 fois plus élevées dans les tissus fœtaux.

Des effets bien caractérisés du THC sur la fonction placentaire

Cette étude canadienne a porté sur un modèle de rat et des cellules placentaires humaines. Elle confirme tout l’impact d’une exposition maternelle au THC pendant la grossesse sur le développement du fœtus et sur l'expression de gènes essentiels à la fonction placentaire :

  • l’exposition régulière du modèle animal à une faible dose de THC, équivalant à la consommation quotidienne de cannabis pendant la grossesse entraîne une réduction de 8% du poids de naissance et une diminution de la croissance du cerveau et du foie de plus de 20% ;
  • le THC empêche l'oxygène et les nutriments de traverser le placenta vers le fœtus en développement : sur des lignées de cellules placentaires humaines, les chercheurs constatent que l'exposition au THC induit la diminution des niveaux de GLUT-1, un transporteur de glucose. L’exposition au THC empêche ainsi le transfert placentaire du glucose, un nutriment clé, de la mère au fœtus ;
  • une réduction de la vascularisation placentaire suggère également une diminution du flux sanguin de la mère au fœtus.

 

 

Le THC, un facteur indépendant de faible poids de naissance : ces résultats sont en ligne avec ceux de précédentes études cliniques et confirment que l’exposition au THC in utero est un facteur indépendant de faible poids de naissance, précise l’auteur principal, le Dr Dan Hardy, professeur agrégé à la Schulich School de Western Ontario.

 

Les chercheurs font remarquer qu’actuellement, aucune directive claire ne met en garde contre l'utilisation du cannabis pendant la grossesse. Enfin, ces données confortent les risques liés à l’exposition au cannabis aux périodes sensibles de développement de la vie, de la période prénatale à la fin de l’adolescence.

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