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HORLOGE BIOLOGIQUE : À travail de nuit, alimentation de jour

Actualité publiée il y a 1 mois 1 semaine 2 jours
Nature Communications
S’alimenter dans ce cas d’horaires décalés, uniquement pendant la journée, pourrait tout particulièrement réduire le risque de trouble cardiovasculaire (Visuel Adobe Stock 891175803)

Maintenir la prise des repas de jour, même lorsque l'on travaille de nuit peut protéger contre les risques liés à une horloge biologique déréglée, conclut cette équipe du Mass General Brigham (MGB, Boston). Ces chercheurs rappellent que le moment des repas est un facteur tout aussi important que le moment du sommeil, pour le maintien du cycle circadien et la prévention des troubles liés au décalage de l’horloge. L’étude, publiée dans la revue Nature Communications, conclut que s’alimenter en cas d’horaires décalés, uniquement pendant la journée, pourrait très sérieusement réduire le risque de trouble cardiovasculaire.

 

De nombreuses recherches ont montré que le travail de nuit est associé à des risques pour la santé. L’auteur principal, le Dr Frank A.J.L. Scheer, professeur de médecine et directeur du programme de chronobiologie médicale au Brigham and Women’s Hospital rappelle que « le déphasage circadien ou décalage de notre cycle comportemental par rapport à notre horloge biologique interne, est un facteur majeur de risque cardiovasculaire ».

Le timing des repas compte autant que le timing du sommeil

L’étude s’inspire de précédentes recherches précliniques ayant suggéré -donc chez l’animal- que l'alignement du timing des repas sur l'horloge biologique interne permet d’atténuer le risque induit par le fait de rester éveillé durant la nuit. Menée sur 2 semaines, au MGB, auprès de 20 jeunes participants en bonne santé accès ni à des fenêtres, ni à une montre, ni à un dispositif quelconque leur permettant de recaler leur horloge biologique, l'étude compare l'effet du déséquilibre circadien en évaluant les fonctions corporelles avant et après la simulation de travail de nuit. Les participants sont restés éveillés pendant 32 heures dans un environnement faiblement éclairé, en consommant des collations identiques toutes les heures puis ont participé à une simulation de travail de nuit et ont été assignés à manger soit la nuit, soit uniquement le jour. Les chercheurs ont pu ainsi évaluer les effets du timing des repas sur les marqueurs cardiovasculaires des participants et leur évolution après la simulation de travail de nuit. L’expérience montre que :

 

  • ces marqueurs cardiovasculaire restent similaires chez les participants ayant effectué la simulation de travail de nuit et qui ne mangeaient que pendant la journée ;
  • cela suggère que maintenir ses repas de jour, lorsqu’on travaille de nuit, permet globalement d’éviter le déphasage circadien ou, du moins, les risques cardiovasculaires associés.

 

Si l'échantillon et la durée de suivi de l’étude sont modestes, le contrôle rigoureux du sommeil, de l'alimentation, de l'exposition à la lumière, de la posture et du programme d'activité des participants ainsi que la cohérence de ces résultats avec ceux de précédentes recherches, suggèrent que

« c'est l'effet du moment des repas qui est à l'origine de ces réductions des facteurs de risque cardiovasculaire ».

 


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