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RISQUE CARDIOVASCULAIRE : APRIL ou la découverte d'une cytokine « anti-athérosclérotique »

Actualité publiée il y a 2 années 6 mois 2 semaines
Nature
APRIL protège de l’athérosclérose ou de la formation de « plaques athérosclérotiques » et donc des principaux événements cardiovasculaires que sont les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) (Visuel adobe Stock 113512803)

La découverte de cette cytokine APRIL pourrait changer la donne. Car APRIL protège de l’athérosclérose ou de la formation de « plaques athérosclérotiques » et donc des principaux événements cardiovasculaires que sont les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux (AVC). C’est la découverte de ces chercheurs de l'Université de médecine de Vienne qui publient dans la revue Nature : cette cytokine appelée A Proliferation Inducing Ligand (APRIL) joue un rôle protecteur majeur contre la formation des plaques d'athérome.

 

Les infarctus du myocarde et les AVC sont les principales causes de décès et de perte d'années de vie en bonne santé dans le monde. Ces complications cliniques sont causées par l'athérosclérose, une maladie chronique caractérisée par l'accumulation de cholestérol LDL et de cellules immunitaires dans la couche interne des artères, entraînant ainsi la formation de plaques d'athérome.

La cytokine cardioprotectrice APRIL a son équivalent chez l'Homme

Les chercheurs autrichiens en collaboration avec des collègues de l'Université de Lausanne (Suisse) et de l'Université de Cambridge (Royaume-Uni) identifient chez la souris génétiquement privée de la protéine APRIL que ces souris développent davantage d'athérome ;

 

  • de plus, lorsque les scientifiques injectent aux souris des anticorps neutralisants contre APRIL, elles développent également des plaques d'athérome plus importantes ;
  • APRIL se lie aux récepteurs immunitaires majoritairement exprimés par les lymphocytes B et régule ainsi la production d'anticorps et la survie des cellules productrices d'anticorps.

 

Comment APRIL prévient l'athérosclérose : déjà explorée comme cible thérapeutique dans les maladies auto-immunes, APRIL est produite, à des niveaux élevés directement à l'intérieur des artères où la protéine se lie à une « grosse molécule », le protéoglycane à héparane sulfate 2, présente sur la couche interne des artères. L'administration d'anticorps neutralisants contre APRIL chez des souris qui expriment une forme génétiquement modifiée de cette molécule n'a aucun effet sur le développement de la plaque d’athérome. Ces travaux montrent ainsi que les propriétés protectrices d'APRIL dans l'athérosclérose sont médiées par sa capacité à se lier aux protéoglycanes dans les artères. L’auteur principal, Christoph Binder, professeur et expert de l'athérosclérose à l'Université de médecine de Vienne rappelle que cette molécule, le protéoglycane à héparane sulfate 2, appelée aussi « Perlecan », favorise la rétention du cholestérol LDL, qui peut être atténuée par APRIL. Un anticorps anti-APRIL spécifique qui améliore la liaison d'APRIL aux protéoglycanes peut ainsi permettre de réduire l'athérosclérose-ici chez la souris.

 

En résumé, c’est l’espoir d’une nouvelle thérapie qui favorise la liaison d'APRIL aux protéoglycanes de type p« Perlecan » et réduise ainsi la formation de plaques d’athérome. Cette piste est déjà confirmée par une étude in vitro menée sur du sang humain : les scientifiques identifient ici une forme jusque-là inconnue d'APRIL (nc -AVRIL) qui se lie uniquement aux protéoglycanes.

Et les niveaux de nc-APRIL dans le sang prédisent le risque de décès par maladie cardiovasculaire,

 

ce qui suggère aussi que l'interaction d'APRIL et des protéoglycanes joue en effet un rôle clé dans l’athérosclérose chez l'Homme.

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