HYPOTHÈSE de l’HYGIÈNE : Première explication du mécanisme sous-jacent
L’hypothèse de l’hygiène soutient que certaines allergies, dont l’asthme allergique pourraient être favorisées voire déclenchées par un environnement trop propre et stérile. Ces travaux, publiées dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine Nexus, décryptent le mécanisme qui sous-tend cette hypothèse, en regardant comment un polluant répandu, le bisphénol A (BPA), interagit avec les lipopolysaccharides microbiens (LPS) ou endotoxines, qui entraînent le système immunitaire.
Car c’est bien l’influence des lipopolysaccharides microbiens (LPS) qui permet au système immunitaire de se former, de se développer et « d’apprendre à répondre » aux pathogènes : en l’absence de LPS, les récepteurs Toll-like du corps humain deviennent en effet plus sensibles, ce qui peut favoriser les réponses allergiques exagérées, à des déclencheurs tels que les acariens.
L'étude : l’équipe de biologistes de la Fudan University (Shanghai) a regardé, en utilisant des approches biophysiques, moléculaires et informatiques, comment
un composé toxique, présent dans de nombreux produits d’hygiène, le BPA, interagit avec ces endotoxines :
différentes expériences révèlent que le BPA se lie au composant lipidique A des LPS, l’inactivant ainsi de manière significative. Plus précisément, le BPA établit des liaisons hydrophobes avec le fragment lipidique A, ce qui perturbe ainsi la liaison du récepteur Toll-like 4 au LPS. Or les récepteurs Toll-like ou récepteurs de reconnaissance de forme jouent un rôle clé dans le système immunitaire adaptatif en l'avertissant de la présence de microbes.
La preuve chez la souris : Les chercheurs montrent que cette inactivation du composant lipidique A du LPS détruit l’activité immuno-stimulatrice des lipopolysaccharides LPS, ce qui mécaniquement accroît la susceptibilité aux allergies. Ainsi, des souris ayant reçu des LPS et du BPA présentent des lésions pulmonaires et des niveaux plus élevés de cellules immunitaires (inflammation) dans les poumons que les souris ayant seulement reçu des lipopolysaccharides microbiens.
Les scientifiques montrent que bien d’autres composés chimiques du quotidien neutralisent une grande partie des LPS.
Des observations qui soutiennent l’hypothèse de l’hygiène et suggèrent de nouvelles interventions contre les troubles immunitaires accompagnant l’urbanisation.
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