HYPOTHYROÏDIE : Les bénéfices collatéraux des hormones pour le microbiote

Le traitement par hormones thyroïdiennes (de type lévothyroxine) permet aussi d’améliorer la santé intestinale des personnes atteintes d'hypothyroïdie, conclut cette équipe du Centre Cedars-Sinai de Los Angeles : les patients souffrant d'hypothyroïdie peuvent présenter un risque accru de prolifération bactérienne de l'intestin grêle (SIBO : small intestinal bacterial overgrowth) et ce risque peut être prévenu par un traitement aux hormones thyroïdiennes, selon l’étude présentée à ENDO 2025, le congrès annuel de l'Endocrine Society.
L’auteur principal, le Dr Ruchi Mathur, directrice des interventions cliniques de Medically Associated Science and Technology au Cedars-Sinai, précise : « les patients atteints d'hypothyroïdie, en particulier de thyroïdite auto-immune, sont plus susceptibles de développer cette complication bactérienne, ce risque étant atténué chez ceux qui prennent des hormones thyroïdiennes ».
L’étude, REIMAGINE, porte sur la relation entre le SIBO et l'hypothyroïdie chez des patients ayant subi une endoscopie sans préparation du côlon et vivant avec une hypothyroïdie, ainsi que chez des témoins. Les chercheurs analysent des échantillons de liquide de l'intestin grêle de 49 patients atteintes d'hypothyroïdie et de 323 témoins, et à l’aide d’un séquençage de l'ADN identifient les espèces microbiennes. Ces analysent révèlent que :
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les participants atteints d'hypothyroïdie présentent une prévalence du SIBO significativement plus élevée (33 % vs 15 %) ;
- le risque de développer un SIBO chez ces patients atteints d'hypothyroïdie est 2,2 fois plus élevé ;
- différents profils de bactéries intestinales sont identifiés, selon l'état thyroïdien et la cooccurrence du SIBO ;
- une analyse à grande échelle des dossiers médicaux de la base de données TriNetX, révèle que le risque de SIBO est atténué chez les patients sous lévothyroxine.
Quel mécanisme microbiologique ? L’étude révèle un mécanisme qui pourrait être à l'origine de cette association, ce qui pourrait conduire à des traitements plus personnalisés.
Ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles stratégies de dépistage et de prévention. Les médecins pourraient surveiller plus étroitement la santé thyroïdienne chez les patients atteints de SIBO, et inversement.
Une meilleure santé intestinale pourrait avoir des effets considérables au-delà de la digestion, voire contribuer à prévenir les maladies auto-immunes, comme la maladie de Hashimoto (thyroïdite auto-immune).
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