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INSUFFISANCE CARDIAQUE : L’antidiabétique qui réduit de 20% le risque de complications

Actualité publiée il y a 2 années 7 mois 4 semaines
NEJM
L’insuffisance cardiaque touche environ 60 millions de personnes dans le monde. Pour la première fois, un médicament existant, confirme son efficacité dans le traitement de l’insuffisance cardiaque, avec fraction d'éjection préservée, le type d'insuffisance cardiaque le plus courant chez les personnes âgées (Visuel Adobe Stock 207108411)

L’insuffisance cardiaque touche environ 60 millions de personnes dans le monde. Pour la première fois, un médicament existant, confirme son efficacité dans le traitement de l’insuffisance cardiaque, avec fraction d'éjection préservée, le type d'insuffisance cardiaque le plus courant chez les personnes âgées. Cette phase II d’un large essai clinique, mené à la Charité - Universitätsmedizin Berlin confirme ainsi les bénéfices de l'empagliflozine, un antidiabétique de la classe des « SGLT2 » : le traitement réduit en effet de 21% le risque d'hospitalisation ou de décès cardiovasculaire. Des données publiées dans le New England Journal of Medicine (NEJM) qui constituent « une avancée majeure dans le domaine de la cardiologie ».

 

L’insuffisance cardiaque est définie par l’incapacité du cœur à pomper un volume de sang suffisant pour alimenter l’ensemble du corps. Alors, les organes tels que les muscles, les nerfs et le cerveau ne reçoivent plus l’apport optimal en oxygène et en nutriments dont ils ont besoin. Dans de nombreux cas, cela se manifestera initialement par une fatigue temporaire à l'effort et un essoufflement. Au fur et à mesure que la maladie progresse, les patients commenceront à développer un essoufflement après un effort mineur ou même au repos. La rétention d'eau est un autre symptôme courant. L’insuffisance cardiaque non seulement altère la qualité de vie mais peut conduire au décès : ainsi, un patient insuffisant cardiaque non traité présente un risque accru de 50% de décès à 5 ans.

 

Les options de traitement de l’insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection préservée, la forme d'insuffisance cardiaque la plus courante observée chez les personnes âgées sont extrêmement limitées. L’auteur principal, le Dr Stefan Anker du département de médecine interne et de cardiologie de la Charité explique que jusqu'à présent, la prise en charge s’est concentrée sur la gestion des comorbidités (dont l'hypertension et le diabète) et des symptômes. Si plusieurs essais cliniques ont exploré différentes approches thérapeutiques différentes, les résultats n’ont jamais été statistiquement significatifs.

L'empagliflozine ou le repositionnement plus large d’un antidiabétique ?

L'empagliflozine semble le premier médicament à apporter un bénéfice statistiquement significatif et cliniquement pertinent. Cet hypoglycémiant oral de la classe des inhibiteurs sélectifs du cotransporteur sodium-glucose 2 (SGLT2), réduit les niveaux de sucre dans le sang en inhibant SGLT2, participe à l'excrétion du sel du corps et élimine l'excès d'eau du sang. En 2020, un essai clinique « EMPEROR-Reduced « , avait déjà suggéré son efficacité chez les patients atteints d'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection réduite. Ainsi, en Europe, l'empagliflozine est actuellement approuvée pour le traitement du diabète de type 2 et pour le traitement de l'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection réduite (avec ou sans diabète).

 

Aujourd’hui, la phase II de l’essai clinique EMPEROR-Preserved confirme l’efficacité du médicament chez les patients insuffisants cardiaques. L’essai est mené auprès de près de 6.000 patients, âgés en moyenne de 72 ans, de 23 pays différents, atteints d’insuffisance cardiaque légère à modérée (avec différents statuts du diabète). Environ la moitié des participants ont reçu un comprimé d'empagliflozine par jour pendant un peu plus de 2 ans . L’essai révèle que :

  • au cours de la période de suivi, 17,1% des participants du groupe témoins ont été hospitalisés ou sont décédés ;
  • dans le groupe d’intervention « empagliflozine », ce taux s’élève à 13,8%, ce qui signifie une réduction de 21 % du risque d'hospitalisation ou de décès ;
  • enfin, les participants recevant le médicament signalent également moins de symptômes;
  • en revanche, le traitement par l'empagliflozine est associé à une légère augmentation de la fréquence de certains effets secondaires, mais « légers et faciles à traiter », précise l’auteur principal.

 

 « Pour la première fois dans le traitement de l'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée, nous pourrons proposer aux patients un médicament qui améliorera à la fois leur pronostic et leur bien-être et qui offre un très bon profil de sécurité ».

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