INSUFFISANCE CARDIAQUE : Le facteur de croissance qui répare les cœurs défaillants
La prévalence de l'insuffisance cardiaque pourrait tripler d'ici à 2060, en particulier chez les personnes âgées, et pourtant un grand nombre de patients ne répond pas aux traitements standards. Mais voilà la cimaglermine, un médicament encore expérimental, qui semble pouvoir contribuer à restaurer la fonction cardiaque en cas d'insuffisance cardiaque. Cet essai de phase I publié dans le JACC: Basic to Translational Science montre qu’une seule perfusion de cimaglermine entraîne une augmentation soutenue de la capacité de pompage cardiaque, jusqu'à 90 jours après l'administration.
L'insuffisance cardiaque, caractérisée par une perte de la fonction cardiaque, est l'une des principales causes de décès dans le monde. Un grand nombre de patients souffrant d'insuffisance cardiaque, en particulier ceux qui souffrent de dysfonctionnement systolique ventriculaire gauche grave, ne répondent pas suffisamment au traitement standard.
Les chercheurs ont examiné l'innocuité et l'efficacité d'une seule perfusion de cimaglermine, une molécule qui agit comme un facteur de croissance pour le cœur, stimule les agents naturels structurels, métaboliques et contractiles du cœur à se réparer après une blessure. L'essai a porté sur 40 patients souffrant d'insuffisance cardiaque ayant suivi un traitement médical au moins durant 3 mois, avant l'essai. Les patients ont été répartis pour recevoir soit une dose élevée de cimaglérine, soit un placebo. Les patients ayant reçu la cimaglermine bénéficient d'une augmentation soutenue de la fraction d'éjection du ventricule gauche, ou de la capacité de pompage, jusqu'à 90 jours après l'administration, avec un pic d'augmentation au 28è jour.
Peu d'effets secondaires : les effets secondaires les plus fréquents ont compris en effet des maux de tête et des nausées, très temporaires. Une seule réaction sévère (lésion hépatique) a été recensée chez 27 participants traités.
Vers le développement clinique ? Comme pour toute thérapeutique expérimentale, des études supplémentaires seront nécessaires pour déterminer si le rapport bénéfice-risque est bien positif, explique l'auteur principal, le Dr Daniel J. Lenihan, du Service de médecine cardiovasculaire de l'Université Vanderbilt. Car si ces résultats apparaissent très prometteurs, la petite taille de l'échantillon et le fait que les patients ne reçoivent qu'une seule perfusion plutôt que des doses multiples restent des limites à l'approbation en pratique clinique. Cependant, si ces résultats étaient reproduits en essais de phases II et III chez un plus grand nombre de patients, ils constitueraient un changement de paradigme dans la prise en charge standard de l'insuffisance cardiaque.
December 2016 DOI: 10.1016/j.jacbts.2016.09.005 A Phase I, Single Ascending Dose Study of Cimaglermin Alfa (Neuregulin 1β3) in Patients With Systolic Dysfunction and Heart Failure
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