Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

JUMEAUX : Mais pourquoi l'un est-il plus petit que l'autre ?

Actualité publiée il y a 6 années 10 mois 1 semaine
Scientific Reports

La réponse est dans le placenta, suggère cette étude du Boston Children's Hospital, menée par IRM et qui identifie des différences dans le transport prénatal de l’oxygène de la mère au bébé, via le placenta. Des conclusions présentées dans les Scientific Reports qui associent un transport plus lent de l’oxygène de la mère au bébé à travers le placenta à une croissance plus lente du fœtus, ainsi qu'à un cerveau et un foie de plus faible taille.

Ces travaux sont les premiers à établir un lien direct entre les résultats de naissance et le transport de l'oxygène placentaire et donc à retenir l'oxygénation du placenta comme facteur majeur de croissance in utero. Jusque-là, un retard de croissance était généralement attribué soit à des facteurs génétiques, soit à des facteurs de risque maternel comme une mauvaise nutrition ou le tabagisme. L'étude L'étude, menée sur des jumeaux monozygotes a permis de contrôler les facteurs génétiques et les facteurs de risque maternels. Si les « vrais » jumeaux partagent le placenta, celui-ci peut être divisé en 2 placentas séparés (grossesse bi-choriale), et l'un peut être plus sain que l'autre. La méthode clinique actuelle d'évaluation de la fonction placentaire, l'échographie Doppler, mesure le flux sanguin dans les artères ombilicales et autres vaisseaux fœtaux mais ne peut évaluer le transport de l'oxygène ou des nutriments de la mère au fœtus. Ici, les chercheurs utilisent une technique non invasive d'IRM (Blood-Oxygenation-Level-Dependent - BOLD) qui permet de cartographier en temps réel l'administration de l'oxygène via le placenta. La technique permet de constater que, dans certains cas, des placentas dysfonctionnels présentent de larges zones de transport plus lent d'oxygène vers le fœtus.


Cartographier l'oxygène placentaire en temps réel : c'est donc le principe de cette recherche menée sur 7 paires de jumeaux monozygotes, suivies durant la grossesse et jusqu'à la naissance, et qui s'est concentrée tout particulièrement sur le suivi de grossesses gémellaires comprenant un bébé plus petit que l'autre. Sur la période entre la 29 et la 34è semaine de grossesse, les 7 mères ont subi une IRM BOLD pendant environ 30 minutes durant lesquelles les chercheurs ont observé le transport de l'oxygène de la mère (inhalation) au placenta, puis via le cordon ombilical vers le fœtus, son cerveau et son foie. Ces observations montrent qu'un transport plus lent de l'oxygène est corrélé à un plus petit foie, un plus petit cerveau et un plus petit poids de naissance, mais aussi avec la pathologie placentaire.

C'est la découverte d'un tout nouveau facteur de risque de la grossesse : l'identification et la compréhension de ce mécanisme va permettre de développer un test prénatal pour les mères en présence de dysfonctionnement placentaire et d'améliorer les soins prénataux. L'objectif est notamment de développer des traitements permettant d'améliorer le transport de l'oxygène placentaire et d'utiliser l'IRM BOLD pour évaluer l'efficacité de ces traitements.

Transport de l'oxygène placentaire et modifications épigénétiques : les chercheurs voient en ce mécanisme, un exemple de la façon dont les facteurs environnementaux peuvent modifier l'expression de l'ADN, ici de l'enfant. De prochaines recherches vont évaluer comment le transport de l'oxygène placentaire affecte l'expression des gènes impliqués dans le développement de l'enfant. « Le placenta joue un rôle clé dans le développement du fœtus et la santé maternelle. Comprendre la façon dont il fonctionne est essentiel pour développer des interventions capables d'améliorer la santé des mères et de leurs nourrissons ».

16 June 2017 doi:10.1038/s41598-017-03450-0 In Vivo Quantification of Placental Insufficiency by BOLD MRI: A Human Study

Retrouvez toute l'actualité scientifique et médicale sur la Santé de l'Enfant sur Pédiatrie Blog

Autres actualités sur le même thème