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NÉOPHOBIE ALIMENTAIRE : Elle favorise la maladie cardiovasculaire le diabète de type 2

Actualité publiée il y a 4 années 7 mois 3 semaines
The American Journal of Clinical Nutrition
« Les enfants devraient manger de tout ».

« Les enfants devraient manger de tout ». La néophobie alimentaire, ou la crainte de nouveaux aliments, peut nuire à la qualité de l'alimentation, augmenter les facteurs de risque associés aux maladies chroniques dont les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2. Les conclusions de cette étude du Finnish National Institute for Health and Welfare et des universités d’Helsinki (Finlande) et de Tartu (Estonie) rappellent que la diversité alimentaire est en soi une excellente prévention à l'excès de graisses saturées et de sucre et donc un rempart contre les troubles métaboliques.

 

La néophobie alimentaire est un trait du comportement alimentaire caractérisé par le refus de goûter et de manger des aliments qui ne sont pas familiers. La néophobie alimentaire est courante chez les enfants et les personnes âgées, en particulier. Ce trouble est documenté comme un trait fortement héréditaire : des études menées sur des jumeaux montrent que 78% du risque est génétique. La sévérité de la néophobie peut être facilement évaluée à l'aide du questionnaire FNS (Food Neophobia Scale), un questionnaire en 10 questions portant sur le comportement alimentaire. C’est ce même questionnaire qui a été utilisé pour mesurer la sévérité de ce trouble lors de cette étude. Enfin, des comportements similaires à ceux associés à la néophobie alimentaire, dont le refus ou la difficulté à s'alimenter, la réticence à variér ses aliments, sont fréquemment constatés en population générale et chez les enfants notamment, à des degrés divers. Cette étude souligne que ces comportements et habitudes alimentaires qui prennent leur source dès l'enfance peuvent avoir un impact à vie sur la qualité de l'alimentation et donc sur la santé future.

 

L'effet indépendant de la néophobie alimentaire sur le risque de maladies liées au mode de vie.

L'étude a suivi durant 7 ans, des adultes, âgés de 25 à 74 ans, participants aux cohortes finlandaises FINRISK et DILGOM ainqi qu'à une cohorte estonienne. L'analyse révèle :

  • sans surprise, que la néophobie alimentaire est liée à une qualité médiocre du régime alimentaire : en pratique, la consommation de fibres, de protéines et d'acides gras monoinsaturés peut être plus faible et la consommation de graisses saturées et de sel plus importante chez les sujets néophobes;
  • une association significative avec un profil défavorable des acides gras et une augmentation du niveau de marqueurs inflammatoires dans le sang ;
  • une association significative avec le risque de développer une maladie cardiovasculaire et/ou un diabète de type 2 ;
  • ces effets sont constatés indépendamment du poids, de l'âge, du statut socio-économique, du sexe ou du lieu de vie.

 

 

L’excès de poids n’est pas le seul coupable : on pense souvent à tort qu’un comportement alimentaire malsain entraine ses effets néfastes par l’intermédiaire de l’excès de poids. Cette étude montre un effet indépendant de la néophobie alimentaire sur le risque de maladies chroniques liées au mode de vie, donc indépendamment du poids corporel. Cela suggère ou confirme à nouveau, l’importance de la qualité nutritionnelle et de la variété des aliments consommés et cela, finalement, quel que soit l’apport calorique.

 

« Ces résultats renforcent l'idée selon laquelle un régime alimentaire sain et polyvalent joue un rôle clé, et indépendant en matière de santé. Si nous pouvons intervenir, dès l'enfance, pour prévenir ou rectifier les comportements alimentaires déviants tels que la néophobie alimentaire, nous pourrons réduire l'incidence de nombreuses maladies chroniques liées aux facteurs de mode de vie ».

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