La PUBERTÉ PRÉCOCE : Un marqueur de problème de santé ?

La puberté et les accouchements précoces ont un coût, ensuite, pour la santé, confirme cette étude d’une équipe du Buck Institute for Research on Aging (Californie). L’étude, publiée dans la revue eLife, confirme en effet l’influence du moment de la reproduction sur la vitesse du vieillissement et le développement de maladies.
Le moment de la reproduction est important pour le vieillissement et les maladies liées à l'âge. Cette recherche suggère que les filles qui vivent une puberté précoce (soit l’apparition des règles avant l'âge de 11 ans ou les femmes qui accouchent avant 21 ans ont un risque 2 fois plus élevé de développer un diabète de type 2, une insuffisance cardiaque et une obésité, et un risque 4 fois plus élevé de développer des troubles métaboliques graves.
La recherche révèle également qu'une puberté et des accouchements plus tardifs sont génétiquement associés à une espérance de vie plus longue, une moindre fragilité, un vieillissement épigénétique plus lent et un risque réduit de maladies liées à l'âge, notamment le diabète de type 2 et la maladie d'Alzheimer.
L’un des auteurs principaux, Pankaj Kapahi, professeur à l'Université Buck insiste sur l’importance des implications en matière de santé publique : « Même si les femmes sont systématiquement interrogées sur leurs antécédents lorsqu'elles reçoivent des soins médicaux, ces informations sont rarement prises en compte dans les soins qu'elles reçoivent en dehors des consultations gynécologiques. Pourtant, ces antécédents peuvent constituer des facteurs de risque, qu'ils soient positifs ou négatifs et devraient être pris en compte dans le contexte de la santé globale ».
L’étude analyse les données de près de 200.000 participantes de la UK Biobank pour confirmer ces associations génétiques :
- 126 marqueurs génétiques sont identifiés, qui interviennent dans les effets de la puberté précoce et de l'accouchement sur le vieillissement ;
- un grand nombre de ces marqueurs sont impliqués dans des voies de longévité bien connues, telles que l'IGF-1, l'hormone de croissance, la signalisation AMPK et mTOR, des régulateurs clés du métabolisme et du vieillissement.
Prises ensemble, ces données révèlent que les facteurs génétiques favorisant la reproduction précoce ont un coût important plus tard dans la vie, entraînant notamment un vieillissement accéléré et des maladies chroniques.
Le rôle clé de l'indice de masse corporelle (IMC) est enfin souligné,
comme médiateur essentiel de ce processus : les événements reproductifs précoces contribuent à un IMC plus élevé, ce qui augmente le risque de maladies métaboliques.
Ainsi, une meilleure compréhension et prise en compte de l'impact à long terme du calendrier de reproduction pourrait permettre de développer des stratégies de soins de santé personnalisées qui pourraient à leur tour contribuer à atténuer ces risques associés à la puberté et aux accouchements précoces.
Des modifications du mode de vie, des bilans métaboliques et des recommandations alimentaires adaptées pourraient améliorer la santé à long terme des femmes.
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