L'EXERCICE PHYSIQUE en début de vie configure à vie le microbiote
L’exercice physique en début de vie configure à vie le microbiote de manière bénéfique, à la fois pour le métabolisme et la santé cérébrale, démontre cette étude de l’Université du Colorado – Boulder. Les conclusions de ces travaux soutenus par le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID/NIH) confirment évidemment l’importance de l’exercice physique dès le plus jeune âge mais mettent aussi en exergue le rôle clé de médiation joué par nos communautés microbiennes intestinales.
L'intestin humain comprend plus de 100 milliers de milliards de micro-organismes que l'exercice physique, pratiqué tôt dans la vie, peut modifier, avec un effet bénéfique à vie pour notre métabolisme et notre santé mentale. Il existe donc une fenêtre précoce d'opportunité pour optimiser les chances d'une meilleure santé à vie.
Une fenêtre de plasticité du microbiote intestinal : il s'agit donc d'une courte période, au début de la vie, où il est possible d'influer sur la configuration du microbiote et d'optimiser ainsi, pour la vie, toute une série de fonctions de notre organisme. Car les communautés microbiennes qui prennent résidence dans nos intestins peu après la naissance sont vitales pour le développement du système immunitaire et différentes fonctions neuronales, entre autres. Ces microbes pourront en effet doter le profil génétique d'un individu de 5 millions de gènes supplémentaires ce qui aura une influence considérable sur de nombreux aspects de la physiologie humaine.
Plus de plasticité au jeune âge : si le microbiote intestinal reste malléable tout au long de la vie et sera influencé par des facteurs environnementaux comme nos habitudes alimentaires et/ou de sommeil, ces micro-organismes de l'intestin sont particulièrement « plastiques » au jeune âge. L'étude révèle en effet que de jeunes rats mis dans une situation d'exercice quotidiennement développent une structure microbienne plus bénéfique, qui se traduit par l'expansion d'espèces bactériennes probiotiques dans leur intestin. Cette bonification du microbiote est plus significative qu'avec la pratique de l'exercice plus tard dans la vie ou avec l'influence de facteurs environnementaux comme une bonne alimentation, par exemple.
Quelle tranche d'âge exact ? Les auteurs ne précisent pas d'âge précis, mais montrent ici, sur l'animal, que le plus tôt est le mieux. Mieux configuré grâce à l'exercice, le microbiote médie un bon fonctionnement cognitif et mental, avec un effet antidépresseur. Le cerveau humain semble ici répondre à des signaux microbiens de l'intestin, les modes de communication exacts restant encore à éclaircir. L'équipe envisage d'explorer de nouveaux moyens de favoriser cette plasticité du microbiote chez les adultes, plus réfractaires au changement.
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