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MÉDITATION : Les microbes intestinaux méditent aussi

Actualité publiée il y a 1 année 10 mois 1 jour
General Psychiatry
La méditation peut aussi modifier les microbes intestinaux de manière favorable à la santé (Visuel Adobe Stock 431379488)

La méditation peut aussi modifier les microbes intestinaux de manière favorable à la santé, conclut cette étude originale, menée auprès de moines bouddhistes. L’analyse de leurs microbiotes révèle dans la revue General Psychiatry, des niveaux plus faibles d'anxiété, de dépression et de maladies cardiaques.

 

Pratiquée de manière régulière et à long terme, la méditation profonde permet aussi de réguler le microbiote intestinal et de réduire les risques de mauvaise santé physique et mentale.

 

L’étude est menée auprès d’un groupe de 37 moines bouddhistes tibétains qui constitue un échantillon particulièrement opportun de participants pratiquant la méditation depuis 3 à 30 ans, et de 19 participants laïcs ou témoins, appariés pour l'âge, la pression artérielle, la fréquence cardiaque et le régime alimentaire. La méditation bouddhiste est pratiquée au moins 2 heures par jour. Aucun des participants n'avait utilisé de médicaments ou autres compléments (antibiotiques, probiotiques, prébiotiques ou antifongiques), pouvant modifier le volume et la diversité des microbes intestinaux cours des 3 derniers mois précédents. L'analyse des échantillons de selles révèle :

 

  • des différences significatives dans la diversité et le volume des différentes communautés microbiennes entre les moines et les témoins ;
  • si les espèces Bacteroidetes et Firmicutes restent dominantes dans les 2 groupes, les Bacteroidetes s’avèrent significativement enrichies dans les échantillons de selles des moines (29% contre 4%), qui comportent également Prevotella (42% contre 6%) en abondance, ainsi qu’un volume élevé de Megamonas et de Faecalibacterium ;
  • collectivement, plusieurs bactéries retrouvées à niveau élevé dans le groupe de méditation sont documentées comme associées au soulagement de la maladie mentale ;
  • ces données d’analyse des microbiotes suggèrent que la méditation peut influencer certaines communautés bactériennes qui peuvent jouer un rôle clé dans la santé mentale, dont font partie, selon de précédentes recherches, les espèces Prevotella, Bacteroidetes, Megamonas et Faecalibacterium ;
  • une technique analytique avancée a permis également de prédire les processus chimiques pouvant être influencés par ces communautés microbiennes, à niveau élevé : les chercheurs identifient ainsi plusieurs voies anti-inflammatoires protectrices et voies métabolique qui paraissent « améliorées » pour le groupe méditation ;
  • l'analyse d'échantillons sanguins révèle enfin que les niveaux de marqueurs associés au risque cardiovasculaire, notamment le cholestérol total et l'apolipoprotéine B, sont significativement réduits chez les moines que chez les témoins.

En conclusion, les microbes intestinaux identifiés chez les participants du groupe méditation diffèrent considérablement des microbes identifiés chez les homologues non pratiquants. Les communautés microbiennes identifiées chez ces moines sont associées à

un risque plus faible d'anxiété, de dépression mais aussi de maladies inflammatoires et cardiovasculaires.

Toujours l’axe intestin-cerveau : le microbiome intestinal peut affecter l'humeur et le comportement via l'axe intestin-cerveau. Avec un effet positif sur la réponse immunitaire du corps, la signalisation hormonale, la réponse au stress et le nerf vague, le composant principal du système nerveux parasympathique, qui supervise tout un ensemble de fonctions corporelles cruciales.

 

La méditation pour équilibrer le microbiote ? Si la méditation est de plus en plus utilisée pour aider à traiter les troubles de santé mentale, dont la dépression, l'anxiété, la toxicomanie, le stress post-traumatique et les troubles de l'alimentation ainsi que la douleur chronique, jusqu’à cette petite étude, ses effets bénéfiques possibles sur le microbiome intestinal n’avaient jamais été documentés.

 

Il faut noter que l’étude, comparative et observationnelle, menée sur des échantillons modestes ne démontre pas la relation de cause à effet et devra être confirmée par une étude plus large. Cependant, les chercheurs suggèrent un rôle bénéfique de la méditation dans la prévention ou le traitement des maladies psychosomatiques et, plus largement dans le maintien d’un état de santé optimal.


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