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LIEN MÈRE-ENFANT : Les réponses aux mimiques du bébé en disent long sur la parentalité

Actualité publiée il y a 5 années 2 mois 5 jours
Child Development
Les mères qui répondent aux mimiques faciales des nourrissons signalent des liens plus forts avec leurs bébés

Les mères qui répondent « de manière cérébrale » aux mimiques faciales des nourrissons signalent des liens plus forts avec leurs bébés, constate cette étude de l'Université de Toronto et de l'Université Liverpool à paraître dans la revue Child Development. Cette recherche suggère ainsi que la grossesse et la maternité modifient la sensibilité neurale des mères aux signaux du visage des nourrissons et que cette sensibilité affecte ensuite le développement de la relation entre la mère et son nourrisson.

 

La transition vers la maternité déclenche des changements dans la structure du cerveau des mères censés faciliter la relation avec leur enfant. Cette étude révèle que les mères qui présentent une activité cérébrale accrue en réponse aux signaux du visage de leur nourrisson construisent des liens plus forts avec leur bébé dès la naissance que les mères n'ayant pas cette sensibilité. « Les réponses maternelles aux signaux des nourrissons évoluent tout au long de la grossesse et de la maternité et certaines mères montrent des changements plus marqués que d'autres », commente l’auteur principal, David Haley, professeur de psychologie à l'Université de Toronto. « Cette variation de sensibilité est associée à la force du lien affectif entre la mère et son bébé ».

 

La relation précoce entre la mère et le nourrisson est essentielle au développement de l’enfant. Les liens des mères avec leurs bébés sont essentiels au développement de cette relation, et un lien fort est essentiel pour un développement optimal. L'établissement de ce lien n'est pas instantané, mais s'inscrit dans un processus qui débute souvent pendant la grossesse et se poursuit au cours des mois qui suivent la naissance. L'importance de ce lien étroit entre la mère et son enfant a déjà fait l’objet d’études, cependant peu ont porté sur le développement de ce lien in utero.

Ici, les chercheurs ont interrogé 39 femmes enceintes d’ethnies différentes et âgées de 22 à 39 ans. La plupart des participantes étaient mariées et avaient un niveau d’études supérieures. Ces participantes ont été invitées à participer, à 2 reprises, une au troisième trimestre de la grossesse et une 3 à 5 mois après l'accouchement, à une tâche de visionnage de différents visages au cours de laquelle leur activité cérébrale a été mesurée par EEG. Précisément 4 séries de 40 visages d'enfants et d'adultes heureux et tristes leur ont été présentées à ces 2 occasions. Les participantes ont alors également renseigné leurs symptômes de dépression et d'anxiété, et lors de la visite postnatale, ont expliqué comment se développait la relation avec leur nouveau-né. Les chercheurs ont pu apprécier les changements dans l'activité cérébrale de la période prénatale à la période postnatale et ont examiné les associations entre les différences individuelles de changement d'activité cérébrale et les liens développés avec le bébé.

 

L’attention portée aux visages des nourrissons en dit long sur la relation mère-enfant : en effet, cette analyse révèle que :

  • une augmentation des réponses corticales aux visages des nourrissons, de la période prénatale à la période postnatale chez les mères est associée à des relations plus positives avec le bébé après la naissance ;
  • les modifications corticales observées reflètent des processus d'attention automatiques plutôt que des processus de contrôle délibérés ;
  • enfin, ces modifications corticales observées ne dépendent pas des processus utilisés pour présenter les visages.
  • Dans l'ensemble, ces résultats suggèrent que la transition de la grossesse à la maternité est une période de plasticité et d’organisation de la région corticale qui se manifeste ici, chez certaines mères, par une plus grande attention portée au visage des enfants après la naissance qui prédit une parentalité plus épanouie.

 

 

Certes l’étude ne dit pas si la relation mère-enfant a influencé le changement neuronal ou si le changement neuronal a influencé la relation. Mais les modifications de la connectivité neuronale semblent liées à la manière dont les parents comprennent et répondent aux signaux émotionnels de leurs nourrissons.

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