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MALADIE CARDIAQUE et CANCER : 2 fléaux à traiter de front chez le patient âgé

Actualité publiée il y a 1 année 8 mois 1 semaine
Journal of the American Geriatrics Society
Les maladies cardiaques et le cancer s’exacerbent mutuellement, chaque maladie augmentant le risque de développer l’autre. (Visuel Adobe Stock 244536746)

Les maladies cardiaques et le cancer s’exacerbent mutuellement, chaque maladie augmentant le risque de développer l’autre. Ce nouveau constat d’experts en gériatrie, de l’Université de Rochester et d’autres instituts de recherche américains, présenté dans le Journal of the American Geriatrics Society, éclaire la relation entre 2 grandes causes de décès et engage à une approche plus globale dans la prise en charge de ces maladies.

 

Mieux comprendre et préciser la relation entre ces deux conditions est essentiel pour pouvoir traiter efficacement les patients atteints de cancer, de maladies cardiovasculaires (MCV) ou des deux simultanément, car plusieurs facteurs de risque sont partagés et les deux conditions sont fréquemment des comorbidités, en particulier chez les personnes âgées. De nombreux patients atteints de cancer ont des maladies cardiovasculaires sous-jacentes, les traitements contre le cancer peuvent augmenter le risque de maladie cardiovasculaire et les facteurs de risque pouvent s'aggraver mutuellement. Bien que des progrès significatifs dans la détection précoce et les traitements combinés aient permis d’améliorer les taux de survie au cancer, « la prise en charge des soins après traitement du cancer chez les personnes âgées, a peu progressé en 20 ans », souligne l’auteur principal, le Dr Surpiya Mohile, l’Université de Rochester.

 

L'étude : ce consortium de plus de 80 experts et chercheurs de différentes disciplines dans le domaine du vieillissement s’est concentré sur les mécanismes de co-développement des maladies cardiovasculaires et du cancer, sur

les effet cardiotoxiques des thérapies anticancéreuses,

et sur la prise en charge des patients atteints à la fois de cancer et de maladie cardiovasculaire. Ces experts ont partagé les dernières données de la mittérature et identifié les stratégies les plus adaptées. De nouvelles études ont également été lancées.

 

Sur la cardiotoxicité des chimiothérapies : la cardiotoxicité des traitements du cancer est la cause la plus fréquente de maladie cardiovasculaire chez les survivants du cancer, entraînant différents types de complications cardiaques. La plupart des chimiothérapies cytotoxiques induisent la sénescence. Par conséquent, les thérapies qui ciblent la sénescence cellulaire pourraient prévenir la cardiotoxicité chez les patients subissant un traitement contre le cancer.

Certains médicaments qui traitent l'insuffisance cardiaque systolique pourraient également prévenir la cardiotoxicité. Comprendre les mécanismes sous-jacents uniques et communs devient ainsi une priorité absolue en cardio-oncologie. Limiter la cardiotoxicité, c’est aussi augmenter l’observance : de nombreux patients âgés arrêtent leurs traitements du cancer par crainte des effets secondaires cardiaques.

 

La collaboration entre la cardiologie et l'oncologie est la clé : jusqu'à ce que l’évaluation gériatrique complète devienne la norme d'évaluation et de suivi, les patients, les familles et les soignants sont confrontés aux limites d'une approche trop cloisonnée dans le parcours de soins. Une prise de décision partagée qui prendrait en compte des valeurs et des préférences des patients dans « tous les domaines » de la santé, permettrait d’aboutir à des décisions thérapeutiques mieux adaptées permettant de préserver aussi la qualité de vie.

 

C’est également vrai pour la prévention : si la gestion des maladies cardiovasculaires et des cancers reste complexe, ces deux comorbidités partagent de nombreux facteurs de risque qui peuvent être mieux contrôlés par des changements de mode de vie tels que l'activité physique, l'alimentation et la protection contre les expositions environnementales.

La pratique de l’exercice physique, par exemple, permet de prévenir la progression ou l'apparition des 2 maladies.

Enfin, certains médicaments peuvent lutter contre les 2 maladies : l’essai Targeting Aging with Metformin (TAME), mené auprès de plus de 3.000 personnes âgées de 65 à 79 ans suggère que la metformine contribue à retarder le développement et la progression de plusieurs maladies chroniques liées à l'âge, dont les maladies cardiovasculaires et le cancer. Dans de précédents essais cliniques, la metformine a également été associée à une réduction des taux de mortalité cardiovasculaire et par cancer …

 

Une meilleure coordination entre cardiologie et oncologie permettrait ainsi de gommer les disparités en matière de santé associées à la fois au cancer et aux maladies cardiovasculaires.

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