Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

MALADIE d’ALZHEIMER : L’enzyme à inhiber pour empêcher les plaques

Actualité publiée il y a 3 jours 4 heures 8 min
Engineering
L'étude met en lumière le rôle d’une enzyme qui favorise le dépôt de protéines toxiques dans la maladie d'Alzheimer (Visuel Adobe Stock 142855037).

Une recherche fondamentale, menée par des biologistes et des généticiens de l’Université de Shantou (Chine) met en lumière le rôle d’une enzyme qui favorise une modification épigénétique, la sialylation -précisément l'α2,6-sialylation- qui favorise le dépôt de protéines toxiques dans la maladie d'Alzheimer. Cette découverte, documentée dans la revue Engineering, suggère que l’enzyme (ST6Gal-I) pourrait être une cible thérapeutique prometteuse pour le diagnostic et le traitement de la maladie, et ouvre de nouvelles perspectives de glycomédecine (ou la médecine des sucres, des glycanes et des glycoconjugués).

 

La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative progressive caractérisée par une perte progressive de la mémoire et des fonctions cognitives. L’hypothèse amyloïdogénique suggère que l’agrégation des plaques de protéines toxiques beta-amyloïde est un facteur clé de développement de la maladie. Or le gène BACE1 joue un rôle crucial dans la biosynthèse des peptides précurseurs de la protéine toxique beta-amyloïde.

 

La glycosylation, une modification post-traductionnelle impliquant l'ajout d'oligosaccharides (sucres : glycomédecine) aux protéines, est impliquée dans le développement et la progression de la maladie. Le rôle de l’α2,6-sialylation, catalysée par l’enzyme étudiée ST6Gal-I -qui est l’une des dernières étapes de la glycosylation-, reste incertain.

 

L’étude se concentre sur l'expression de ST6Gal-I et les niveaux d'α2,6-sialylation dans le liquide céphalorachidien (LCR) et le sérum de patients atteints d’Alzheimer ainsi que chez des souris modèles de la maladie. Les analyses constatent :

 

  • une augmentation significative de l'expression de ST6Gal-I et des niveaux d'α2,6-sialylation chez les participants et chez les modèles animaux ;
  • chez les patients atteints de maladie d’Alzheimer, cette sialylation est fortement exprimée, catalysée par l’enzyme, elle régule l'expression du gène BACE1, ce qui favorise le dépôt de protéine bêta-amyloïde 1-42, un biomarqueur majeur et caractéristique de la maladie d'Alzheimer ;
  • la suppression de l’enzyme en question permet de diminuer l’expression de BACE1 et d’inhiber la production de plaques amyloïdes ;
  • la suppression de l’enzyme, chez les modèles animaux, réduit les niveaux de BACE1 et atténue les troubles de l'apprentissage et de la mémoire.

 

Cette recherche fondamentale éclaire le rôle important cette enzyme, ST6Gal-I, qui pourrait être

une nouvelle cible thérapeutique à la fois pour le diagnostic et le traitement de l’Alzheimer.

Les recherches se poursuivent sur l'étude approfondie des voies moléculaires impliquées dans la régulation de l'α2,6-sialylation et sur son impact, ainsi que sur le développement de thérapies ciblant ST6Gal-I pour atténuer les déficits cognitifs associés à la maladie.


Plus sur le Blog Diagnostic
Plus sur le Blog Neuro

Autres actualités sur le même thème