MÉNOPAUSE : Continuer la thérapie hormonale après 65 ans ?
Les femmes âgées de plus de 65 ans devraient-elles continuer à suivre un traitement hormonal, et avec quelle sécurité, quels bénéfices ? Cette nouvelle étude précise, dans la revue Ménopause, que les bénéfices et les risques liés au traitement hormonal chez les femmes de plus de 65 ans diffèrent considérablement selon le type, la voie d'administration et la dose prescrite.
Des données issues de la cohorte Women's Health Initiative (WHI) de 2002 ont incité, rappellent les chercheurs, de nombreuses femmes à ne pas opter pour l'hormonothérapie (THS), surtout après 65 ans, par crainte d'un risque accru de cancers et de maladies cardiaques. Ces préoccupations ont empêché de nombreuses femmes ménopausées d'obtenir un soulagement de leurs symptômes tels que les bouffées de chaleur. En effet, la thérapie de substitution hormonale (THS) reste aujourd'hui reconnue comme l'option thérapeutique la plus efficace pour gérer cet ensemble de symptômes de la ménopause.
Cependant, il existe un manque d’informations sur les effets des différentes formulations, doses et voies d’administration des THS. C’est pourquoi les chercheurs évaluent aujourd’hui son utilisation au-delà de l’âge de 65 ans et ses implications sur la santé selon le type d’œstrogène et de progestatif, la voie d’administration et la dose.
Des craintes infondées, en fonction du type, de la voie et de la dose
L’étude à grande échelle est menée à partir des dossiers de 10 millions de femmes âgées inscrites à l’Assurance santé Medicare, suivies entre 2007 et 2020. Cette analyse conclut que :
- pour les femmes en bonne santé souffrant de bouffées de chaleur persistantes, la poursuite du traitement au-delà de 65 ans est une option thérapeutique « raisonnable » qui requiert cependant une évaluation régulière de ses risques et de ses avantages ;
- par rapport au fait de ne jamais utiliser ou arrêter l’hormonothérapie avant l'âge de 65 ans, l'utilisation d'une monothérapie aux œstrogènes au-delà de 65 ans est associée une réduction significative du risque de mortalité, de cancer du sein, de cancer du poumon, de cancer colorectal, d’insuffisance cardiaque congestive, de thromboembolie veineuse, de fibrillation auriculaire, d’infarctus aigu du myocarde et de démence ;
- l’utilisation d’une association d’œstrogènes et de progestatifs augmente le risque de cancer du sein, mais ce risque peut être atténué en utilisant de faibles doses de progestatif transdermique ou vaginal ;
- l’utilisation de progestatifs permet une réduction significative du risque de cancer de l’endomètre, de cancer de l’ovaire, de cardiopathie ischémique, d’insuffisance cardiaque congestive et de thromboembolie veineuse ;
- l’atténuation des risques est possible en optant pour des doses plus faibles et une voir d’administration non orale, des mesures jugées par les auteurs, « de plus en plus importantes au fur et à mesure que les patientes avancent en âge ».
Ces différentes conclusions sont en ligne avec la position de la Menopause Society, qui stipule qu’il n’existe pas de règle générale pour arrêter la thérapie hormonale chez une femme, uniquement en fonction de son âge.
Cette vaste étude observationnelle pourra donc rassurer les femmes ménopausées sur le principe de l'utilisation d'un traitement hormonal à long terme et sur ses bénéfices possibles, cependant les doses, voies et formulations de l’hormonothérapie, ainsi que l'individualisation du traitement sont ici démontrées comme déterminantes dans le succès de la thérapie.
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