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MÉNOPAUSE : Pourquoi il faut surveiller la fonction cardiaque

Actualité publiée il y a 4 mois 2 semaines 4 jours
ACC
La santé cardiaque décline rapidement après la ménopause (Visuel Adobe Stock 765030414)

La santé cardiaque décline rapidement après la ménopause, conclut cette recherche, menée à l’UCLA Medical Center et présentée lors de la Réunion scientifique de l’American College of Cardiology (ACC). Ces conclusions qui révèlent que les femmes « rattrapent » rapidement les hommes en termes de risque cardiovasculaire souligne la nécessité d’une sensibilisation et d’un dépistage élargis, et dans certains cas, d'un traitement complémentaire.

 

Car l’étude est menée auprès de femmes ménopausées, déjà traitées par statines. Cependant, le risque cardiovasculaire d’une femme peut augmenter de manière importante après la ménopause, atteignant ainsi un niveau similaire à celui des hommes ayant un âge et des résultats de santé comparables et nécessitant un traitement complémentaire.

 

Alors que les symptômes de la maladie cardiovasculaire chez les femmes restent moins connus, par les médecins comme par les femmes elles-mêmes, il est essentiel d’éduquer et de sensibiliser le public aux signes avant-coureurs du risque de maladie cardiaque chez les femmes. L’auteur principal, le Dr Ella Ishaaya, médecin interniste à l’UCLA Medical Center, ajoute : « Les femmes ne sont pas suffisamment dépistées et restent sous-traitées, en particulier les femmes ménopausées, qui sont confrontées à une multitude de nouveaux facteurs de risque ».

Les effets protecteurs des œstrogènes diminuent après la ménopause

L’étude de cohorte a suivi 579 participantes ménopausées, utilisatrices de statines. Les participantes ont subi des scintigraphies cardiaques pour évaluer à 2 reprises et 1 an d’intervalle, l’accumulation de plaque (graisse, calcium et autres substances) ou CAC (coronary artery calcium ou score calcique coronaire) dans les artères du cœur. Un score CAC plus élevé indique un risque plus élevé de crise cardiaque ou d'autres événements cardiaques. Afin de comparer les changements de CAC chez les hommes comme chez les femmes, chaque participante a été appariée à un homme présentant un profil similaire en termes d'âge, d’origine ethnique, d'utilisation de statines, de tension artérielle et de diabète. Les participants ont été répartis en 3 groupes en fonction de leur score CAC (de 1 à 99, 100 à 399 et 400 ou plus à l’inclusion. L’analyse révèle que :

 

  • les femmes ayant un CAC compris entre 1 et 99 à l’inclusion, voient leur CAC augmenter de 8 points entre la 1ère et la 2è évaluation ;
  • c’est une augmentation double de celle observée chez leurs homologues masculins ;
  • les femmes avec un CAC de base compris entre 100 et 399 voient leur CAC augmenter de 31 points, soit environ le double de la médiane observée chez les hommes ;
  • en revanche, aucune différence dévolution n’est observée entre les femmes et les hommes ayant un CAC de base de 400 ou plus.

 

Ces résultats suggèrent que l’accumulation de plaque est accélérée chez les femmes ménopausées vs les hommes, ce qui indique que de nombreuses femmes connaissent une forte augmentation de leur risque de problèmes cardiaques.

 

Quelle explication ? Les chercheurs émettent l’hypothèse de la baisse des œstrogènes pendant et après la ménopause, et donc une réduction de leur effet protecteur sur la santé cardiaque.

 

« Après la ménopause, les femmes ont beaucoup moins d'œstrogènes et adoptent un profil plus riche en testostérone. Cela affecte la façon dont leur corps stocke les graisses, l’endroit où il les stocke et la façon dont il les transforme ; cela affecte même la coagulation sanguine. Finalement, tous ces changements contribuent à augmente le risque de maladie cardiaque ».

 

Ces conclusions appellent à un dépistage élargi du calcium dans les artères coronaires (CAC), chez les femmes ménopausées.

 

 

Enfin, alors que ces participantes prenaient toutes des statines mais ont néanmoins connu cette augmentation substantielle du CAC, ces résultats suggèrent que les statines ne sont pas suffisantes pour contrôler l'accumulation de plaque d’athérome dans ce groupe de population.

 

D'autres thérapies permettant de réduire la plaque chez les femmes ménopausées devraient donc être testées.


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