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MICI : Et si on parlait un peu du virome intestinal ?

Actualité publiée il y a 2 années 5 mois 1 jour
Science Immunology
L’étude des MICI s’est jusque-là consacrée aux « bonnes » et aux « mauvaises » bactéries du microbiote intestinal, mais certains virus intestinaux méritent aussi d’être pris en compte (Visuel Adobe Stock 287620039)

L’étude des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) s’est jusque-là plutôt consacrée aux « bonnes » et aux « mauvaises » bactéries du microbiote intestinal, mais certains virus intestinaux méritent aussi d’être pris en compte : car certains favorisent la santé intestinale, tandis que d'autres contribuent, aussi, au développement des MICI. C’est l’objet de cette étude d’une équipe de gastroentérologues du Massachusetts General Hospital (MGH) qui suggère, dans la revue Science Immunology que des déséquilibres dans la communauté virale de l'intestin ou "virome" peuvent également avoir leur rôle à jouer.

 

Parmi les MICI, la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse se caractérisent par une inflammation intestinale chronique, dont on pense qu’elle est causée par une combinaison de facteurs génétiques, une réponse hyperactive du système immunitaire et des facteurs environnementaux. L’auteur principal, Kate. L. Jeffrey, chercheur au département de gastroentérologie du MGH et professeur agrégé de médecine à la Harvard Medical School suggère ici que « le virome fécal est également altéré dans les MICI, ce qui suggère donc un rôle de certains virus dans l'apparition de ces conditions ».

 

L'étude : l’équipe a donc isolé les virus présents dans des biopsies de tissus du côlon de patients et a découvert que :

 

  • les virus dans un intestin normal exercent des effets anti-inflammatoires et contribuent à une bonne santé intestinale ;
  • les virus isolés d’intestins enflammés de patients atteints de MICI sont pro-inflammatoires ;

  • ces virus propres aux patients atteints de MICI ont donc été répertoriés, afin de pouvoir être utilisés dans de futures recherches et études cliniques sur les MICI.

 

Traiter la MICI par le virome ? Les chercheurs montrent,

 

  • chez des souris modèles de MICI que l’apport de virus provenant de côlons humains sains les protège -aussi- de l'inflammation intestinale ;
  • en revanche, des souris en bonne santé intestinale qui reçoivent des virus intestinaux humains, associés à la maladie du côlon irritable, développent une inflammation exacerbée.

 

« Le virome intestinal est établi dès la naissance, façonné tout au long de la vie et comprend un grand nombre de virus connus et encore non identifiés », expliquent les chercheurs. « Nous montrons ici que le virome est l’un des contributeurs importants à la santé humaine et que lorsqu'il est perturbé, il peut provoquer une inflammation intestinale et éventuellement d’autres maladies ».

 

Ainsi, les patients atteints de MICI pourraient bénéficier de thérapies qui exploitent le virome, soit par une élimination ciblée par des vaccins ou des médicaments antiviraux, soit par le remplacement des virus intestinaux pathogènes par des virus favorables à la santé.

On pense à nouveau à la greffe de microbiote fécal.


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