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MICROBIOTE et MICI : La thérapie phagique pour cibler les mauvaises bactéries

Actualité publiée il y a 6 années 1 mois 1 semaine
Nature Microbiology
Ces cliniciens imaginent de cibler avec des virus les bactéries coupables qui mènent à l'inflammation.

C’est « une sorte de thérapie phagique » pour traiter les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) qui émerge avec cette étude d’une équipe de l'Université du Colorado : en identifiant, chez la souris modèle, une connexion clé entre les virus et les MICI, comme la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn, ces cliniciens imaginent de cibler avec des virus les bactéries coupables qui mènent à l'inflammation.

 

Les MICI représentent un fardeau de santé important dans le monde et ont inspiré d'intenses recherches sur les facteurs environnementaux responsables de cette inflammation persistante de l'intestin. D’autres recherches, sur le microbiome/microbiote intestinal ont révélé le rôle clé des communautés microbiennes dans le maintien de la santé intestinale, mais aussi dans l’induction des changements dans leur équilibre, responsables du développement de l’inflammation.

 

L’auteur principal, le Dr Breck Duerkop, professeur d'immunologie et de microbiologie à l'école de médecine de l'Université du Colorado et son équipe, ont remarqué que la densité de phages s’élève, à la surface de la muqueuse intestinale, et devient de plus en plus abondante avec la progression de la maladie intestinale inflammatoire suggérant que les phages jouent un rôle non identifié dans les MICI. L’équipe s’est donc concentrée sur les virus qui infectent les bactéries dans l'intestin, connus sous le nom de bactériophages ou simplement phages, soulignant que jusque-là, la plupart des études sur l’influence des communautés microbiennes sur l'inflammation se sont concentrées sur les bactéries et pas sur les phages.

 

Inflammation et phages : des expériences chez la souris apportent ici des observations compatibles avec celles obtenues chez l’Homme, en cas de MICI.lorsque l'inflammation se produit, les communautés de phages changent aléatoirement, conduisant à une signature génétique indicative de l'environnement inflammatoire. Cela suggère que l'inflammation ou d'autres défenses de l'hôte modifient l'abondance des phages pendant la MICI, créant des perturbations écologiques dans l'environnement intestinal. Des perturbations, expliquent les chercheurs, qui pourraient résulter du fait que les virus détruisent les bactéries bénéfiques dans l'intestin et permettent aux mauvaises bactéries de provoquer une inflammation et la maladie intestinale.

 

L’idée de thérapie phagique : les cliniciens imaginent alors de cibler certaines bactéries avec des virus pour éliminer les bactéries qui mènent à l'inflammation, ou de promouvoir la croissance de bonnes bactéries en utilisant les bons phages. Mais ce n’est pas tout, ces phages identifiés comme surabondant dans la MICI pourraient être d’excellents marqueurs du risque d’inflammation.

« Utiliser les phages comme marqueurs pour identifier une personne prédisposée au développement de ces maladies, un potentiel très excitant ».


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