MICROBIOME du NOUVEAU-NÉ : Un passeport pour l’immunité

Le microbiome du bébé, qui commence à se former dès la naissance, le protège contre les infections virales infantiles, démontre cette équipe du Wellcome Trust Sanger Institute et de l'University College London (UCL). L’étude, la plus grande jamais réalisée sur le microbiome des bébés, publiée dans le Lancet Microbe, révèle notamment que les bébés présentant une combinaison spécifique de bactéries intestinales à 1 semaine, ont un risque considérablement réduit d’hospitalisation pour infection virale des voies respiratoires inférieures au cours des 2 premières années de vie.
Cette combinaison bactérienne protectrice n’est observée que chez certains bébés nés par voie basse. Cette découverte confirme un lien entre la composition du microbiome intestinal au tout début de la vie et l’immunité à la petite enfance. Une précédente recherche de la même équipe avait d’ailleurs constaté que les bébés nés par voie basse présentent un microbiome différent de celui des bébés nés par césarienne, ces différences s’atténuant vers l'âge d'1 an. Une autre recherche de la même équipe avait également révélé que tous les bébés présentent l'une des 3 bactéries suivantes dès la première semaine de vie, appelées bactéries pionnières. 2 d'entre elles, Bifidobacterium longum (B. longum) et Bifidobacterium breve (B. breve), sont considérées comme bénéfiques car elles favorisent le développement d'un microbiome stable.
Le microbiome intestinal est un écosystème complexe composé de millions de microbes essentiels à la santé humaine et au développement du système immunitaire. Il commence à se former dès la naissance, le premier mois constituant la première période d'intervention pour le restaurer ou le stimuler.
L’étude analyse par séquençage du génome entier des échantillons de selles de 1.082 nouveau-nés, suivis à l’aide des dossiers médicaux électroniques en particulier pour les admissions à l'hôpital jusqu'à l'âge de 2 ans. Cette analyse révèle que :
- certaines compositions du microbiome peuvent entraîner différents effets bénéfiques, comme cette protection contre les infections virales ;
- certains bébés nés par voie basse, présentant une quantité plus élevée de bactéries pionnières B. longum dans leur microbiome intestinal précoce, ainsi que d'autres espèces de Bifidobacterium et de Bacteroides tout aussi bénéfiques, telles que B. bifidum et B. dorei, présentent un risque plus faible d’hospitalisation pour infection virale des voies respiratoires inférieures ;
- ce résultat vaut après prise en compte des facteurs de confusion importants, tels que la prescription d’antibiotiques, l’allaitement maternel, … ;
- tous les bébés nés par voie basse ne présentaient pas la même composition microbienne : 2 autres profils microbiologiques s’avèrent associés à un risque plus élevé, au contraire, d’hospitalisation pour infection respiratoire ;
- ces profils microbiologiques « négatifs » sont observés à la fois chez les bébés nés par voie basse et par césarienne.
Il s’agit bien d’une étude d’association et qui n’a examiné qu'un seul problème de santé courant chez les enfants – les infections virales respiratoires –, des recherches ultérieures portant sur une cohorte plus large et d’autres résultats de santé restent donc nécessaires. Cependant, ces premiers résultats désignent déjà des cibles - des probiotiques thérapeutiques- prometteuses : « Différents types de bactéries intestinales infantiles peuvent offrir différents bienfaits, et leur compréhension pourrait ouvrir la voie au développement de probiotiques infantiles ciblés pour soutenir le développement précoce du microbiome »
Plus globalement, c'est un nouvel éclairage sur le rôle du microbiome intestinal en début de vie, dans la santé future.
Enfin, si l’étude suggère que certains bébés nés par voie basse pourraient être moins susceptibles de souffrir d'infections respiratoires graves, ce phénomène n'a pas été observé chez tous les bébés nés par voie basse, ce qui suggère que d'autres facteurs entrent en jeu et rappelle que la césarienne est souvent une intervention vitale et peut être le bon choix pour une femme et son bébé.
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