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MORALITÉ : Structure ou fonction cérébrale ?

Actualité publiée il y a 7 années 3 mois 1 semaine
Scientific Reports
Le raisonnement moral a déjà été associé à la structure cérébrale, soit un volume plus important de matière grise

 

Le raisonnement moral a déjà été associé à la structure cérébrale, soit un volume plus important de matière grise. Il s’avère également associé à la fonction cérébrale, via une activité accrue dans le système de récompense du cerveau, révèle cette étude de l'Université de Pennsylvanie. Des travaux qui participent ainsi à mieux comprendre des différences individuelles ou les déficiences dans le développement moral, la moralité et finalement dans l’engagement -ou non- dans des comportements éthiques, prosociaux ou empathiques. Des conclusions présentées dans les Scientific Reports, qui associent pour la première fois des aspects mesurables de la fonction cérébrale au raisonnement moral.

 

Ainsi, l’étude menée par IRM sur un sous-groupe de 64 étudiants, sur l'activité du système de récompense du cerveau pendant l’accomplissement d’une tâche et au repos, constate des différences individuelles considérables dans les niveaux de développement moral et la fonction cérébrale dans ce groupe relativement homogène de sujets : les participants qui jouissent d’un niveau élevé de raisonnement moral présentent cette activité accrue dans le système de récompense du cerveau, à la fois pendant les périodes de repos et lors de prises séquentielles de risque et de décision.

 

L'étude fait référence à la théorie du développement moral de Lawrence Kohlberg, auteur d’une échelle du développement moral en 3 paliers principaux (jugement moral motivé par le bien-être personnel, l'évitement de punition et l'obtention d’une récompense, jugement moral basé sur les règles sociales et les lois, jugement moral basé sur les principes (moraux)). La théorie suggère que les individus passent par différentes étapes du raisonnement moral avec l’âge et le développement de leurs capacités cognitives. La théorie de Kohlberg suppose que les individus ayant un niveau inférieur de raisonnement moral sont plus enclins à un jugement moral basés sur des intérêts personnels ou l'adhésion aux lois et aux règles, tandis que le jugement moral des individus ayant des niveaux supérieurs de raisonnement moral est basé sur des principes moraux et des idéaux.

 

Niveaux élevés de raisonnement moral et volume de matière grise : une précédente étude de la même équipe, publiée dans la revue PLoS ONE avait établi un lien critique entre le raisonnement moral et la structure du cerveau.

 

Niveaux élevés de raisonnement moral et activation du système de récompense : Cette étude qui a recherché le lien entre le raisonnement moral et l’activité de la fonction du système de récompense du cerveau : « À notre connaissance, cette étude est la première à démontrer l'effet de modulation du niveau de raisonnement moral sur l'activité du système de récompense du cerveau humain. Les résultats de notre étude fournissent de nouvelles idées sur la base neuronale possible et le mécanisme de traitement psychologique sous-jacent des différences individuelles dans le développement moral ». En effet, cette activité accrue du système de récompense du cerveau chez les individus à un haut niveau de raisonnement moral suggère l'importance des motivations positives envers les autres dans le développement du raisonnement moral, plutôt que des motivations égoïstes. Ces résultats appuient également la théorie de Kohlberg selon laquelle des niveaux plus élevés de raisonnement moral ont tendance à être axé sur le « bien » de l'autre plutôt que sur le bien-être personnel.

 

Il existe donc bien un lien entre fonctions cérébrales et raisonnement moral. A partir de là, il est probable que différents facteurs liés à l’éducation, les relations parentales et sociales et l'expérience de vie puisse contribuer à façonner notre moralité, au-delà des facteurs biologiques ou génétiques. Se pose alors la question d’interventions capables de favoriser le raisonnement moral et ce faisant, l’engagement dans des comportements plus altruistes, plus communautaires ou plus éthiques.


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