PARODONTITE et ALZHEIMER : La gencive, un marqueur de risque de démence ?
70%, c’est l’augmentation du risque de démence estimée ici en cas de parodontite perdurant durant une dizaine d’années ou plus, à l’âge mûr…On revient donc au lien bien documenté entre maladie des gencives et risque cardiaque voire cardio-cérébro-circulatoire pour la santé du cerveau. Des données présentées dans la revue Alzheimer's Research and Therapy qui alertent sur ce signe prédictif, même si le risque d’Alzheimer dans ce cas reste faible en valeur absolue soit environ d’1% -dans cette étude.
La maladie des gencives désigne un certain nombre de conditions qui affectent les gencives dont la gingivite, qui peut provoquer des saignements des gencives ou la parodontite qui entraîne des dommages importants aux gencives et aux os, avec pour effet une perte dentaire. On se rappelle cette étude du King’s College de Londres qui suggérait déjà qu’en cas de démence pré-existante, la maladie des gencives est bien associée à une aggravation des symptômes cognitifs, chez des personnes atteintes a minima de déficience cognitive. Cependant, le préalable, dans cette précédente étude, à ce lien entre maladie des gencives et aggravation des symptômes de la démence, était que ses participants avaient déjà été diagnostiqués avec une forme de déclin cognitif ou de démence. Cette nouvelle étude révèle que les personnes atteintes de parodontite sur une durée minimum de 10 ans présentent un risque accru de 70% de développer une forme de démence.
Une parodontite qui perdure est prédictive du risque de démence : ici, les chercheurs de l'Université médicale de Chung Shan et du Centre médical de la Défense nationale, de Taiwan ont mené cette étude de cohorte rétrospective, cherchant à évaluer le lien entre parodontite et risque de démence dont de maladie d’Alzheimer, plus tard dans la vie. Les chercheurs ont travaillé à partir des données du Programme national d'assurance maladie de Taiwan, qui couvre 99% des résidents et sélectionné un échantillon aléatoire de 1 million de personnes, représentatif de l’ensemble de la population. À partir de cet échantillon, ils ont sélectionné 2 groupes de personnes de 50 ans ou plus, le premier composé de 9.291 participants avec diagnostic de parodontite, le second composé de 18.672 participants exempts de parodontite, apparié au 1er pour l’âge et le sexe. À la fin de l'étude, 115 participants soit 1,24% du groupe « parodontite » et 208 participants, soit 1,11% du groupe témoin avaient développé une maladie d’Alzheimer. 10 ans plus tard, l’analyse montre que :
-le développement d’une parodontite durant au moins 10 années est associé à un risque accru de 70% de maladie d’Alzheimer ;
Il existe donc bien un lien probable entre les 2 maladies, cependant ce lien pourrait s’expliquer par d’autres facteurs de confusion et de santé. Néanmoins, non seulement l’hygiène bucco-dentaire est essentielle à l’âge avancé car elle conditionne l’équilibre alimentaire et la nutrition mais elle apparaît comme un indicateur de santé générale dont, au fil des études, de santé mentale.
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