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OBÉSITÉ et APNÉE : Et si le premier des traitements était la perte de poids ?

Actualité publiée il y a 5 années 6 mois 2 jours
American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine
Ces nouvelles lignes directrices de l’American Thoracic Society recommandent les stratégies de perte de poids en première intention pour prendre en charge les patients surpoids ou obèses, souffrant de syndrome d’apnée du sommeil (SAOS)

Ces nouvelles lignes directrices de l’American Thoracic Society recommandent les stratégies de perte de poids en première intention pour prendre en charge les patients surpoids ou obèses, souffrant de syndrome d’apnée du sommeil (SAOS). C’est en travaillant sur ces recommandations de traitement du SAOS que ces experts ont mieux réalisé la prévalence élevée du surpoids et de l’obésité chez les patients. La gestion du poids devient donc prioritaire dans le traitement de l'apnée.

 

Le SAOS est une maladie courante caractérisée par un blocage répété des voies respiratoires pendant le sommeil, réduisant ou arrêtant la circulation d'air. Le surpoids ou l'obésité est un facteur de risque reconnu et documenté du SAOS, et on sait déjà que la perte de poids peut souvent réduire sa sévérité. Ces nouvelles lignes directrices examinent et discutent des méthodes efficaces permettant aux praticiens de discuter des problèmes de poids avec leurs patients et les moyens d'interagir avec eux pour parvenir à une perte de poids.

 

Le groupe de travail comprenant 20 experts spécialistes du sommeil, des poumons, de la gestion du poids et du comportement, ainsi que 3 patients a évalué les résultats des études publiées sur le sujet puis a évalué les recommandations en utilisant le GRADE, un système de notation des recommandations. En passant en revue les études, le groupe de travail a noté que les patients ignorent souvent qu'ils sont en surpoids ou obèses et que les cliniciens hésitent souvent à poser le diagnostic d'obésité. Même lorsque le besoin de perte de poids est discuté, le programme de perte de poids n'est que rarement initié. Ces travaux évaluent donc les stratégies présentées dans ces études en termes de niveau de recommandation et de certitude des effets estimés :

  • Pour les patients présentant un SAOS en surpoids ou obèses avec IMC>25 kg / m2 :
    • participation recommandée à un programme complet d'intervention sur le mode de vie comprenant un régime hypocalorique, une pratique de l’exercice ou de l’activité physique accrue et des conseils comportementaux : recommandation forte, certitude des effets estimés très faible ;
    • en l’absence de programme complet d'intervention sur le mode de vie, la participation à un programme d’alimentation et de pratique de l’exercice est recommandée, en groupe ou de manière individuelle : recommandation sous conditions, certitude des effets estimés très faible ;
  • Pour les patients présentant un SAOS en surpoids ou obèses avec IMC>27 kg / m2 et dont le poids ne s'est pas amélioré malgré leur participation à un programme complet et qui n'ont aucune contre-indication à une pharmacothérapie (ex : maladie cardiovasculaire active) :
    • une évaluation de la pharmacothérapie anti-obésité : recommandation sous conditions, certitude des effets estimés très faible ;
  • Pour les patients présentant un SAOS en surpoids ou obèses avec IMC>35 kg / m2 et dont le poids ne s’est pas amélioré malgré la participation à un programme complet d’intervention sur la perte de poids, et qui n’ont pas de contre-indications : orientation vers une évaluation de la chirurgie bariatrique : recommandation sous conditions, certitude des effets estimés très faible ;

 

 

La perte de poids, pour réduire le SAOS et prévenir toute une série de comorbidités : les experts rappellent en conclusion que si la perte de poids, que ce soit par des changements de mode de vie ou par la chirurgie bariatrique, présente des bénéfices bien spécifiques de réduction de la sévérité du SAOS, ses avantages vont bien au-delà : cette perte de poids permet aussi la prévention du diabète de type 2, l’amélioration du contrôle glycémique chez les diabétiques de type 2, la baisse de la pression artérielle et l’amélioration de la qualité de vie.

C’est donc un appel aux cliniciens à poser le cas échéant le diagnostic d’obésité et à initier avec le patient la stratégie de perte de poids.

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